Après Moody's, Standard & Poor’s envisage elle aussi de dégrader la note du négociant de matières premières Noble Group. Pareille décision aurait pour effet de reléguer l’entreprise au rang d’émetteur spéculatif.
L’agence de notation financière s’inquiète de l’évolution des liquidités et de l’endettement de l’entreprise, tout en déplorant la faible visibilité sur les résultats futurs. Ces éléments pourraient bien justifier un abaissement de la note de la société de commerce de matières premières, avertit Standard & Poor’s.
L’annonce de S&P intervient quelques jours à peine après des commentaires similaires de Moody’s.
Noble Group est juste un cran au-dessus de la catégorie « High Yield », à « BBB- » chez S&P et « Baa3 » chez Moody’s.
Les agences devraient faire connaître leurs décisions d’ici trois mois.
Anticipé par le marché secondaire
Sur le marché obligataire, les investisseurs semblent considérer comme acquis une dégradation de la note. En témoigne, le bond de la prime des contrats d’assurances pour se couvrir contre un défaut de paiement de Noble Group. Il est désormais digne d’une entreprise notée « B- », selon un trader actif sur les marchés asiatiques cité par le South China Morning Post.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation Noble Group d’une maturité égale au 29 janvier 2020 et d’un coupon de 6,75% est disponible actuellement à 77%. Son rendement de 14,24% est particulièrement élevé, reflet d'un risque important.
La coupure de négociation est de 100.000 dollars pour une taille émise de 1,25 milliard.
Devise d’émission oblige, l’investisseur supporte par ailleurs un risque de change.
Sous pression depuis février
Noble Group est scruté de près par les investisseurs, depuis les accusations de malversations comptables lancées par le blogueur (anonyme) Iceberg Research et le fonds spécialisé dans les ventes à découvert Muddy Waters LLC.
Iceberg Research accuse le plus grand négociant de matières premières d’Asie de gonfler artificiellement la valeur de ses actifs. « Noble Group est le prochain Enron » martèle Iceberg Research, en allusion à l’entreprise gazière américaine devenue célèbre pour sa gigantesque escroquerie.
Noble Group a à plusieurs reprises nié ces allégations.