Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Après le Mexique, il semblerait que le Canada baisse à son tour pavillon et s’empresse de conclure un accord avec Washington d’ici vendredi, ce qui achèverait de liquider les vestiges de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), dont Donald Trump avait certes promis une refonte intégrale.
Alors que l’accord portait principalement sur les modalités d’échanges de biens et de services en Amérique du Nord, ce qui impacte en premier lieu les valeurs industrielles, sa refonte paraît paradoxalement doper le Nasdaq bien plus que le Dow Jones.
L’indice s’est en effet envolé de 1% mercredi soir, au-delà des 8 100 points, et a aligné un quatrième record consécutif. Il affiche par ailleurs une hausse de 17,5% depuis le début de l’année grâce surtout aux très solides performances des trois « titans » que sont Amazon (NASDAQ:AMZN) , Apple (NASDAQ:AAPL) et Google.
▶ La capitalisation totale de Wall Street dépasse les 30 000 Mds$ !
Le trio magique s’est du reste une nouvelle fois illustré hier, Amazon ayant clôturé en hausse de 3,4% à 1 998,7$ (sa capitalisation a ainsi fait un bond de 30 Mds$ à 826 Mds$), tandis qu’Apple et Alphabet (NASDAQ:GOOGL) ont chacun engrangé 1,5%. Avec un record absolu à 223$ l’action (et 1 077 Mds$ de capitalisation) pour la marque à pomme et un record de clôture à 1 264,64$ pour le géant américain de l’Internet (dont la capitalisation s’élève maintenant à 874 Mds$).
Avec 2 777 Mds$ de capitalisation cumulée, les trois ténors affichent désormais une valorisation supérieure au PIB de la France (2 700 Mds$). Et nous pourrions ajouter un quatrième « A », celui d’Align Technology, qui a bouclé la séance sur un gain de 1% et dont l’action a grimpé de quelque 74% depuis le début de l’année.
Plus spectaculaire encore : la capitalisation totale de Wall Street est maintenant supérieure à 30 000Mds$, soit 11 fois le PIB de la France, et alors que le PIB des Etats-Unis n’est encore « que » de 20 000Mds$. Elle dépasse donc 150% du PIB américain, même dopé par une croissance de 4,2% au deuxième trimestre.
En conséquence, les records d’octobre 1929 et de l’été 2000 de sinistre mémoire sont pulvérisés…
Pour tenter de (se) rassurer, les « permabulls » affirment que ce n’est que le début d’une ère boursière totalement nouvelle. Et ce pourrait en effet être le cas, car dans l’hypothèse pas non plus irrecevable d’une correction, la Fed pourrait n’avoir d’autre choix que de déclencher un « QE infinity »… pour un grand saut dans l’inconnu.
Dans ce cas, détenir de l’or semble un pari raisonnable.