La République démocratique du Congo devrait émettre une obligation en dollar cette année
La République démocratique du Congo prévoit d’emprunter au moins 500 millions de dollars sur le marché obligataire cette année, en vue d’investir dans des projets d’infrastructures. L’annonce a été faite le 18 décembre dernier par Augustin Matata Ponyo, le Premier ministre congolais.
Cette émission serait une première du genre pour ce pays d'Afrique centrale, dont la devise officielle est le franc congolais.
"Nous travaillons avec des conseillers externes afin d’identifier ce qui est possible", a avancé le premier ministre dans une interview. L’objectif est de "lever un peu moins d’un milliard de dollars, qui iraient à des investissements dans les infrastructures" a-t-il précisé.
Reste à savoir quel niveau de rendement vont exiger les investisseurs pour souscrire à cette éventuelle émission obligataire, étant donné la notation du pays. En effet, l’agence Standard & Poor’s assigne un rating hautement spéculatif « B- » aux emprunts du pays.
Renchérissement du crédit pour les pays africains
Par ailleurs, les récentes émissions de pays africains comme le Ghana, la Zambie et l’Angola ont été réalisées à des taux records (entre 9 et 10,5%), de quoi tempérer l’appétit des pouvoirs publics africains.
Ce renchérissement du crédit intervient après plusieurs années favorables en terme de conditions de financement, lesquelles avaient permis à un certain nombre d'Etats d'Afrique sub-saharienne de solliciter les marchés internationaux.
Selon Standard & Poor’s, deux facteurs avaient favorisé le renouveau des dettes souveraines africaines sur les marchés, Il s’agissait d’une part des politiques monétaires accommodantes mises en oeuvre par les pays industrialisés depuis la crise de 2008, avec des taux d'intérêt très bas, et d’autre part, le haut niveau des cours mondiaux des matières premières, dont nombre de pays africains sont producteurs, ce qui avait embelli leurs finances publiques.
Mais selon l’agence, ces deux facteurs ont aujourd’hui disparu et certains pays africains devraient faire face à un durcissement des coûts du crédit dans les années qui viennent.
Perspectives revues à la baisse
Dans un communiqué officiel paru le 24 novembre, le gouvernement congolais a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2015 à 7,7%, contre une prévision antérieure de 8,4%.
En cause notamment, la production minière et la chute des cours des matières premières, à l'instar du cuivre, la principale ressource d’exportation du pays.
En réponse aux incertitudes soulevées par ces perspectives, les autorités de Kinshasa ont tenu à souligner la robustesse de la croissance congolaise (supérieure à 7 % depuis 2012) et tablent par ailleurs sur une accélération de la croissance du pays à 9% cette année.
La RDC, qui a bénéficié en 2010 du programme d’allègement de la dette du FMI et de la Banque mondiale, a vu son taux d’endettement baisser de 80% en 2009 à 27% du PIB l’année suivante. Il est depuis lors resté à des niveaux relativement bas, note Standard & Poor’s dans un rapport publié en août dernier.