Focus cette semaine sur Apple (NASDAQ:AAPL), le géant américain qui conçoit, fabrique et commercialise des produits électroniques pour le grand public, comme des smartphones, des tablettes et des ordinateurs, avec les logiciels d’exploitation associés.
Parmi les produits de l’entreprise figurent les ordinateurs Macintosh, le lecteur de musique iPod, la tablette iPad, la montre connectée Apple Watch mais surtout le très célèbre smartphone iPhone, produit vedette du groupe, à l’origine de son succès et de ses récents déboires.
Inquiétude pour les ventes d’iPhone
La firme à la pomme est en effet l’objet d’inquiétudes sur une demande moins importante qu’espérée de la dernière version de son iPhone, l’iPhone X, dans un contexte d’un marché saturé pour les ventes de smartphones neufs.
Le quotidien Nikkei est notamment à l’origine de ces craintes, en évoquant fin janvier le fait qu’Apple avait l’intention de réduire de moitié son objectif de production de l’iPhone X au premier trimestre, à 20 millions d’unités. A l’origine de cette décision : des ventes plus faibles qu’espérées durant les fêtes de fin d’année, selon le quotidien économique et financier japonais.
Les résultats publiés par Apple début février ont semblent-ils confirmé cette tendance, avec des ventes d’iPhone (tous modèles confondus) de 77,32 millions d’exemplaires sur les trois mois arrêtés à fin décembre, contre 78,29 millions sur la même période un an avant. Certains analystes relativisent cette baisse (de 1,24%), notamment par un effet calendaire, le quatrième trimestre 2017 comptant une semaine de moins.
« Record absolu »
Au-delà des ventes d’iPhone, les autres indicateurs d’Apple sont plutôt favorables : le chiffre d’affaires trimestriel est en hausse de 13% à 88,3 milliards de dollars sur un an et le bénéfice par action de 16% à 3,89 dollars, tous les deux touchant par la même occasion « un record absolu », selon le fabricant.
“Nous sommes ravis d’annoncer le meilleur trimestre jamais réalisé dans l’histoire d’Apple, avec une croissance exceptionnelle qui comprend les revenus les plus élevés provenant des nouveaux iPhone” a déclaré Tim Cook cité dans le communiqué relatif aux résultats trimestriels.
Face à ces annonces, certains investisseurs ont toutefois préféré prendre leurs bénéfices sur l’action, alors qu’Apple a aussi admis brider volontairement certains de ses anciens modèles et publié des prévisions inférieures aux attentes pour le trimestre en cours.
Après un sommet historique atteint à la mi-janvier à plus de 179 dollars, l’action Apple est partie à la baisse, emportée en outre par la correction boursière. Le titre évolue désormais autour des 156 dollars, ce qui ramène la capitalisation boursière de l’entreprise autour de 799 milliards de dollars.
Les analystes restent majoritairement positifs pour l’action. Selon Bloomberg, 28 d’entre recommandent d’acheter l’action et 15 de la conserver. Aucun ne conseille de vendre le titre. Ensemble, ils anticipent un cours de 192,5 dollars pour l’action à un horizon de douze mois.
« Le bilan d’Apple restera solide »
Quant aux créanciers obligataires, au-delà de la solide génération de cash-flow opérationnel sur le trimestre (à 28,3 milliards de dollars), ils ont retenu les déclarations du directeur financier, Luca Maestri. Ce dernier souhaite réduire la trésorerie nette (trésorerie moins dettes) de 163 milliards de dollars à zéro (ou proche de zéro).
Cette décision fait suite au vote de la réforme fiscale américaine qui contient des mesures pour inciter les entreprises américaines à rapatrier le cash détenu sur leurs comptes à l’étranger. C’est le cas d’Apple qui a jusqu’à présent refusé de rapatrier ces sommes sur ses comptes bancaires américains, fustigeant la taxe prélevée par les autorités au passage. Et plutôt que payer celle-ci, la société de Cupertino a levé des fonds sur le marché obligataire pour financer ses activités ou récompenser ses actionnaires.
Les créanciers obligataires doivent-ils dès lors s’inquiéter d’une baisse de la trésorerie d’Apple ? Non selon Moody’s, qui estime que le bilan d’Apple restera « en très bonne forme malgré l’affaiblissement substantiel de sa position de trésorerie ».
L’agence attribue un rating « Aa1 » à la dette d’Apple. Celle-ci s’élevait à l’équivalent de 111 milliards de dollars, ventilée sur des titres à taux fixe ou flottant, en dollar, en dollar australien, canadien, en livre sterling, en yen…
Apple a par exemple émis une obligation à échéance 9 février 2045 au coupon de 3,45%. Disponible par coupures de 2.000 dollars, elle peut être achetée à 92,09% du nominal, grâce à la remontée des taux longs américains qui a exercé mécaniquement une pression à la baisse sur les prix de l’emprunt. Ce dernier est dès lors plus rémunérateur, à hauteur de 3,93% précisément.