La Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance mondiale de 3.4% à 3% en 2015 malgré la baisse des prix du pétrole. Son rapport souligne la divergence croissante entre les Etats-Unis et les autres grandes économies et prévoit une plus longue période d'accommodement de la Fed avant le premier relèvement des taux. Le dollar a enregistré des performances mitigées face à ses homologues du G10 et émergents. L'USD/RUB a rebondi à 66.46, le brut WTI étant tombé sous $45 hier, tandis que les monnaies d'importateurs de pétrole, tels que les TRY et BRL, ont bénéficié d'une meilleure demande et devraient engranger de nouveaux gains.
Au Japon, le gouvernement a approuvé un budget record de 96.340 milliards de yens pour l'exercice 2015/16, avec des recettes fiscales qui devraient atteindre un plus haut de 24 ans. Conjugué à la glissade des cours de l'or noir, il est probable que la BoJ ne réalise pas sa cible de 2% dans les délais prévus. La majorité des membres de la banque centrale souhaite modifier cet objectif, d'après MNI. Les rendements à 10 ans japonais ont chuté à un plus bas record de 0.25%. Les cross JPY se sont repliés à Tokyo. Le Nikkei a lâché 1.71%. L'USD/JPY a reflué à 116.75, avec une dynamique baissière renforcée. Il se trouve à présent dans le nuage d'Ichimoku (113.54/118.71). Des résistances s'établissent sur le sommet du nuage. Le support principal se situe à 115.50/57 (Fibonacci à 61.8% de la hausse d'oct-déc / creux de décembre). L'EUR/JPY a touché les 137.83 (Fibonacci à 23.6% de la hausse d'oct-déc). Le verdict de la CJUE ce jour est important pour prédire une poursuite de la baisse ou une correction. Les résistances s'établissent à 140.10/30 (zone comprenant la MM200j et le niveau Fibonacci à 38.2%).
L'euro est focalisé sur la décision non contraignante que la Cour de justice de l'Union européenne s'apprête à prendre ce mercredi sur une série de questions soulevées par la Cour constitutionnelle allemande. La CJUE doit rendre un avis sur la légalité du programme OMT, l'ancêtre du QE que la BCE est peut-être sur le point de mettre en œuvre. Une recommandation négative risquerait de compliquer les prochaines étapes en faveur de rachats de dettes publiques, dans la mesure où cela pourrait frôler le financement des gouvernements, ce qui est contraire à la loi européenne. La décision finale est attendue dans six mois. Cela dit, il nous paraît peu probable qu'un éventuel avis défavorable change radicalement les anticipations de QE. La tendance de l'EUR/USD reste solidement négative.
L'IPC meilleur que prévu a entraîné une chute brutale de l'USD/SEK hier, mais le cross a aisément trouvé acheteur sous 8.00. La politique expansionniste de la BCE pèse toujours lourdement sur la Riksbank, qui a déjà réduit son taux repo à 0%. La légère amélioration de l'inflation a tempéré les attentes d'une nouvelle diminution des taux lors de la réunion de février. Cependant, la baisse des prix de l'or noir continuera de peser sur l'IPC et conduira les décideurs politiques à réduire leurs prévisions d'inflation pour les prochains mois. Il y a place pour une nouvelle progression de l'USD/SEK. Une résistance clé se tient à 8.1337 (plus haut 2010). L'EUR/SEK campe autour de la MM21j (9.4915). Les traders chercheront une nouvelle direction pour l'euro, compte tenu du verdict à venir de la CJUE et de ses retombées potentielles sur la réunion de la BCE le 22 janvier.
L'AUD/USD s'est replié après l'annonce que le risque de défaut des plus grandes banques du pays avait atteint un plus haut de neuf mois. Une nouvelle baisse des prix du cuivre a également renforcé les shorts AUD avant la publication des chiffres de l'emploi demain. Le potentiel haussier reste fragile avant le rapport sur le marché du travail. Des résistances importantes s'établissent à 0.8360/80 (MM50j / sommet de la tendance baissière d'octobre 2014 – janvier 2015).
La Réserve fédérale publie le Livre beige aujourd'hui. Calendrier économique : compte courant (novembre) et IPC m/m et a/a (décembre) en France, IPC final a/a (décembre) en Italie, production industrielle m/m et a/a (novembre) de la zone euro, demandes d'hypothèques MBA au 9 janvier aux Etats-Unis, indice des prix immobiliers Teranet/National Bank m/m et a/a (décembre) au Canada, ventes de détail (décembre), indice des prix à l'importation m/m et a/a (décembre) et stocks des entreprises (novembre) aux Etats-Unis.