MARCHÉS ACTIONS
Les indices européens ont vécu une semaine plutôt morose. Le CAC 40 qui a ouvert lundi matin au-dessus des 4300 points a du mal à se maintenir au-dessus des 4100 points en cette fin de semaine.
Les actions européennes ont chuté pour une troisième séances consécutives. L'indice STOXX Europe 600 (XETRA:SDJ600) a reculé de 0,4% à 326,67 à la clôture des marchés alors que le Fonds monétaire international a abaissé ses prévisions de croissance mondiale, et les statistiques montrent que la production industrielle allemande a connu le ralentissement le plus marqué depuis plus de cinq ans. De plus, le déficit commercial français qui se creuse encore amène l’agence Standard and Poor’s à revoir la note de la France.
L’indice CAC 40 a reculé de 0,6%. L'indice Footsie a perdu 0,8% et le DAX allemand était stable.
Le Président de la banque centrale européenne, Mario Draghi a déclaré que la banque centrale doit faire remonter l’inflation alors que la reprise s’affaiblit. Il a interpellé les politiques en annonçant que le renforcement de la croissance en zone euro passait par l’amélioration de la productivité.
L’économie allemande inquiète beaucoup, les exportations vers la Chine et la Russie qui s’affaiblissent freinent la croissance. Les perspectives de croissance sont d’ailleurs maintenant remises en question. Les mauvais chiffres sur l'exportation n'ont fait qu’accroitre les craintes. L’Allemagne pourtant bon élève jusque-là, bat de l’aile.
Le virus Ebola fait également souffler un vent d'inquiétudes. Hier la santé de l’assistante médicale espagnole s’est aggravé et ses jours seraient en danger. Aux Etats-Unis un premier décès est à noter.
Cette nuit, les bourses asiatiques n'ont pas échappé à la morosité ambiante avec l’indice de référence régional qui se dirige vers un plus bas de cinq mois. Le gouvernement de Hong Kong a annulé les négociations avec les manifestants pro-démocratie. L’indice Nikkei japonais a terminé en baisse de 1.15% à 15 300.55 ce matin, entrainé par la lourde clôture de Wall Street hier soir. L’indice large, le Topix, quant à lui a davantage dégringolé de 1.4% à 1243.09.
Outre Atlantique, hier, les actions américaines ont chuté lourdement en séance sur fond de craintes d'un ralentissement économique mondial notamment en Europe. Le Dow Jones a chuté de 1.97%, le S&P 500 de 2.06% et Le Nasdaq de 2.02%.
Le S&P500 est à son plus bas depuis avril. La Fed avait annoncé la veille que le ralentissement de la croissance mondiale et l’envolée du dollar présentaient des risques potentiels pour les perspectives économiques américaines.
Avec l'évaluation des actions à des niveaux élevés, les investisseurs sont préoccupés par tout ce qui pourrait faire dérailler les résultats. Goldman Sachs (NYSE:GS) a d’ailleurs annoncé sa perspective négative sur cette saison des résultats. C’était pourtant bien parti avec Pepsi (NYSE:PEP) qui a publié ses résultats du troisième trimestre et a surpris positivement en annonçant 2.03 milliards de dollars en bénéfice trimestriel. La semaine prochaine, le programme sera plus chargé avec Omnicom (NYSE:OMC), Citigroup (NYSE:C), Dominos (NYSE:DPZ), Intel (NASDAQ:INTC), JPMorgan (NYSE:JPM), Amex (NYSE:AXP), Ba Tobacco (LONDON:BATS), Bank of America (NYSE:BAC), Blackrock (NYSE:BLK), KeyCorp (NYSE:KEY), Kinder Morgan (NYSE:KMI), Netflix (NASDAQ:NFLX), Alliance Data Systems (NYSE:ADS), Delta Air Lines (NYSE:DAL), Dover (NYSE:DOV), Google (NASDAQ:GOOGL),Philip Morris (NYSE:PM), SanDisk (NASDAQ:SNDK), General Electric (NYSE:GE), Morgan Stanley (NYSE:MS), Honeywell (NYSE:HON) et bien d’autres encore.
FOREX
Sur le marché des devises, la monnaie unique regagne du terrain après la publication des minutes de la Réserve Fédérale américaine mercredi soir.
La consolidation de la monnaie unique fait suite aux commentaires de la FED, qui envisage d’attendre un peu plus longtemps que prévu avant un éventuel rehaussement des taux américains. Le renforcement du billet vert risque par ailleurs, en rendant les importations encore meilleur marché, de ralentir la remontée de l'inflation américaine vers l'objectif de 2% visé par la Réserve fédérale.
Lors d'un discours prononcé à l'occasion d'un déplacement à Washington, Mario Draghi a déclaré que la BCE se tenait prête à modifier la taille et la composition des interventions non-conventionnelles, et ainsi du bilan de la BCE si nécessaire.
La paire EURUSD évolue aux encablures des $1,2690 ce matin.
Outre-Manche, la livre britannique se stabilisait face à l'euro, à £0,7880 pour un euro, et repartait à la baisse face au dollar, à 1,6093 dollar pour une livre. Les taux d’intérêt sont restés inchangés au Royaume-Uni, à 0,50% et le volume du Quantitive Easing par la Bank of England a été publié à 375 milliards de livres, soit le montant attendus par le consensus.
Du coté asiatique, la devise japonaise gagnait du terrain face au dollar et à l’euro. Le dollar a même atteint un plus faible en trois semaines à 107,90 yens. L'euro baissait également face au yen, à 136,88 yens contre 137,70 yens mercredi soir.
En Océanie, le dollar australien s’est affaibli face au dollar et à l’euro. Après des publications de taux d’emplois assez décevants hier, à 29 700 demandeurs, au lieu de 20 000 attendus par les analystes, l’aussie a terminé la journée en baisse de 0,67% et s’échange aux alentours des $0,8750 ce matin. Quant à la paire AUDEUR, elle évolue aux encablures des 0,6897 euros ce matin.
MATIÈRES PREMIÈRES
Au chapitre des matières premières, le pétrole subit un mouvement de baisse abyssal. Les craintes des investisseurs ne s’estompent pas et la tendance est fortement déprimée. Les craintes pour l’économie mondiale sont très présentes. La situation de l’Europe est inquiétante notamment en Allemagne où un ralentissement se fait ressentir. Dans ce contexte de morosité économique, les opérateurs craignent pour la demande en pétrole alors que l’offre, quant à elle, est abondante notamment aux Etats-Unis où les stocks ne cessent de grimper. Cette surabondance du marché mine les perspectives et pèsent fortement sur les cours.
Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 84 dollars, ses plus bas niveaux depuis 2012. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange, ce matin, contre 88,75 dollars, au plus bas depuis 2010.
Sur le front des métaux précieux, l’or est le grand gagnant de la semaine. Le métal jaune pourrait enregistrer sa meilleure performance hebdomadaire depuis Juin. Les craintes de ralentissement de l’économie mondiale et le retournement des marchés actions profitent à l’or. La publication des minutes du dernier FOMC a également rassuré les investisseurs sur le timing d’un relèvement des taux directeur. Dans ce contexte, l’once d’or se traite ce matin autour des 1 223 dollars.