Dans le sillage de l’action, les obligations Bombardier ont rebondi ces derniers jours. Après l’échec des discussions avec Airbus (PA:AIR), le constructeur canadien tente de rassurer les investisseurs sur sa capacité à poursuivre le développement de son avion CSeries.
Marianella de la Barrera, porte-parole du groupe, a indiqué que « Bombardier était pleinement engagé dans le développement du CSeries et que l’entreprise disposait des ressources financières suffisantes pour soutenir ce programme ».
Le Cseries, décliné en deux versions, est le plus grand avion jamais conçu par Bombardier. Il doit lui permettre de percer sur le marché mondial des avions d'une capacité de plus de 100 places.
Le problème est que les coûts de développement ont presque doublé depuis le lancement de sa conception en 2008, atteignant 5,3 milliards de dollars, au point de mettre à mal les finances de Bombardier. Par ailleurs, les premières livraisons auprès de la compagnie Swiss, une filiale de Lufthansa (DE:LHAG), sont prévues pour la mi-2016, soit avec plus de deux ans de retard sur l'échéancier initial.
Selon Philippe Moine, expert aéronautique cité par l’AFP « Bombardier a sur le papier de quoi inquiéter ses concurrents. Le Cseries est le seul moyen-courrier entièrement nouveau, avec des performances annoncées meilleures que les versions re-motorisées des moyen-courriers concurrents ».
Mais, précise-t-il, le seuil de rentabilité est passé de 300 à 800 appareils, alors que Bombardier s'est donné pour un objectif d'assembler 120 avions par an.
Ces dernières années, Bombardier a multiplié les efforts pour réduire ses coûts et améliorer ses marges, via notamment plusieurs vagues de licenciements et une réorganisation à la tête du groupe. En mai, le groupe Montréalais a annoncé son intention de mettre en bourse une partie de sa filiale de transport ferroviaire, qui pourrait faire rentrer plusieurs centaines de millions dans les caisses.
Dernièrement, on appris que Bombardier avait proposé au constructeur aéronautique français Airbus de prendre une participation majoritaire dans le CSeries, mais les pourparlers ont échoués. Selon une source proche du dossier, les discussions avec Airbus étaient loin d'être une initiative désespérée et cadraient avec la stratégie de rationalisation mise en oeuvre par la nouvelle direction.
« Bien sûr que Bombardier a les moyens de parachever le programme CSeries », a déclaré cette source à l'AFP. « Ce n'est pas un 'ça passe ou ça casse', où Bombardier allait chez Airbus en dernier ressort », ajoute-t-elle en précisant que les discussions ont duré plusieurs mois.
Rebond sur le marché secondaire
Après avoir décroché suite à l’annonce de l’échec des pourparlers avec Airbus la semaine passée, les différentes obligations émises par le constructeur ont repris quelques couleurs. A titre d’exemple, l’obligation 6,125% - 2021 est orientée à la hausse à 93,50% du nominal, contre un cours de 90% la semaine dernière. Le rendement annuel de cette obligation, supérieur à 7%, reste malgré tout élevé dans le contexte de taux actuel et traduit la prudence des investisseurs à l'égard de Bombardier.
La coupure est fixée à 100.000 euros. L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s attribue à cette émission de type senior non-sécurisée un rating spéculatif « B »