En cours de séance, l’action de la première banque allemande prenait jusqu’à 16% à Francfort, soutenue par des informations de presse selon lesquelles le groupe envisagerait de racheter pour plusieurs milliards d'euros de sa propre dette. L’objectif étant de rassurer les marchés sur sa solidité financière.
Sur base de sources non-identifiées, le Financial Times et Bloomberg évoquent l'idée d'un rachat massif d’obligations senior, dont l’encours avoisinerait les 50 milliards d’euros et que la banque est tenue de rembourser en priorité par rapport à d'autres types de créances.
Des craintes spécifiques sur la Deutsche Bank
Avec un cours de bourse en baisse de 35% depuis le 1er janvier, la Deutsche Bank a été entraînée dans un mouvement de défiance généralisée à l'égard des valeurs bancaires. Mais l’établissement allemand fait face à des problèmes plus spécifiques, suite à une perte record de 6,7 milliards d’euros en 2015, sur fond de dépréciations, de coût en litiges et en restructuration.
Selon les analystes de Citigroup, le coût des litiges pourrait encore atteindre 3,6 milliards cette année, alors que la banque allemande serait partie prenante à toute sorte de scandales (taux interbancaires, changes, transactions avec l'Iran…).
Dans ce contexte, les investisseurs s'inquiètent de sa rentabilité mais aussi de la perspective d'une possible augmentation de capital.
Rebond des obligations
Sur le secondaire, l’obligation subordonnée 2,75% - 2025 de la Deutsche Bank est orientée à la hausse avec un prix indicatif de 84% du nominal, contre 82% hier à la clôture. Partant, son rendement annuel est ramené sous les 5%. La coupure est fixée à 1.000 euros.
Sur le segment des emprunts 'senior', l'obligation 2,375% - 2023 progresse elle aussi à 103,50%. L'investissement minimum est fixé à 100.000 euros.
Pour rappel, il existe différents niveaux de dettes (senior, subordonnée...) qui déterminent essentiellement la priorité de remboursement en cas de liquidation de l’émetteur.