Les taux de financement des compagnies pétrolières s’envolent sur le marché obligataire
Les cours du brut ont de nouveau dégringolé cette nuit, se rapprochant du seuil symbolique des 40 dollars qui n’avait plus été approché depuis six ans et demi, au plus fort de la crise.
Le prix du baril a cette fois été mis sous pression par l’annonce surprise d'une augmentation des stocks de brut américain, dans un marché qui fait déjà face à une offre surrabondante.
Le ministère de l'Energie américain a annoncé mercredi que les stocks avaient progressé de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 14 août, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une baisse de 820.000 barils, et que l'association professionnelle API avait prédit un recul de 2,3 millions.
‘Les stocks de brut ont augmenté de manière inattendue alors que le marché espérait une contraction, ce qui ravive les inquiétudes sur la surabondance de l'offre globale’, explique Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour, interrogé par l’AFP.
Tension sur le marché obligataire
Les compagnies pétrolières sont naturellement les premières touchées par la chute des cours du brut.
A titre d’exemple, l’opérateur américain de plateformes pétrolières et gazières Transocean Inc doit faire face à la chute des tarifs de locations et à d’importantes surcapacités dans son secteur, avec comme conséquence, une réduction des dépenses d’investissement et des coûts.
C’est dans ce contexte que cette compagnie américaine a vu ses taux de financement plus que doubler au cours des douze derniers mois. Le rendement de son obligation 6,375% - 2021 en dollars dépasse désormais 11%, contre 4% il y a un an.
Notée « BBB- » chez Standard & Poor’s, l’entreprise de forage Newfield Exploration, essentiellement active au Texas, voit quant à elle le rendement de son obligation (5,375% - 2026) dépasser les 6%.
Rendements au plus haut pour CGG (PARIS:GEPH) et Vallourec
La réduction des dépenses des compagnies pétrolières représente également une menace importante pour les entreprises actives dans l’exploration sismique, « le segment le plus cyclique et le plus volatile du secteur pétrolier » rappelait l'agence Moody's le 18 juin dernier.
Dernièrement, l’agence d’évaluation financière a réduit la note de plusieurs entreprises du secteur, dont CGG. La compagnie parapétrolière française, spécialisée dans « l’échographie du sous-sol », a vu son rating passer de « Ba3 » à « B1 », assortie d’une perspective négative.
Les investisseurs ont depuis lors relevé à plusieurs reprises leurs exigences en termes de prime de risque. L'obligation CGG (5,875% - 2020) affiche désormais un rendement jamais observé de 13,40%, l’obligation se négociant à un plus bas historique de 74% du nominal.
Victime de cet environnement délétère, le fabricant français de tubes sans soudures pour l'industrie pétrolière Vallourec est également sous pression sur les marchés financiers. En témoigne le rendement de son obligation 2,25% - 2024 qui est au plus haut historique à 6,50%.