Arrêtons-nous ce jeudi sur l’emprunt du groupe informatique IBM (NYSE:IBM), d’une maturité égale au 20 juin 2042 et au coupon de 4%.
Ce titre de dette est disponible par coupures de 1.000 dollars pour une taille émise de 1,1 milliard. Il bénéficie d’un rating « AA- » (« Investment Grade ») chez Standard & Poor’s. Malgré sa durée résiduelle importante, l’émetteur ne dispose d’aucune option contractuelle de rachat avant l’échéance.
Actuellement, l’investisseur qui souhaite se positionner sur cet emprunt doit compter avec un prix de 92% du nominal, soit un rendement de 4,50%. L’obligation se négocie en deçà de ses meilleures niveaux, dont l’un atteint en février dernier aux alentours de 105% du nominal, mais également de son prix d’émission de 100% de mai 2012.
Cette situation s’explique sans doute par la perspective de voir la Fed remonter ses taux d’intérêt cette année. Par ailleurs, les difficultés rencontrées par IBM à relancer sa croissance jouent sans doute aussi un rôle.
Virage radical
Depuis l’arrivée en 2012 de Virginia Rometty à la tête de l’entreprise, ce géant de l’informatique a entrepris un virage radical. Le groupe américain entend en effet se focaliser sur des créneaux jugés plus porteurs, comme les services dématérialisés en ligne (« cloud »), le « Big data » (analyse de grandes quantités de données) ou les services liés aux objets connectés.
Simultanément, IBM s’est délesté d’activités qu’il juge moins rentables ou ne correspondant plus à sa nouvelle stratégie. Il a par exemple cédé son activité de serveurs informatiques à Lenovo (HK:0992).
Mais les bénéfices de cette réorganisation tarder à se matérialiser dans les comptes, comme l’illustre le treizième recul trimestriel du chiffre d’affaires, ou son avertissement sur résultats lancé en octobre dernier. Virginia Rometty avait alors annoncé qu’IBM renonçait à son objectif de profits fixé pour 2015, à savoir un bénéfice par action de 20 dollars à la fin 2015.
Sur les trois mois arrêtés à la fin juin, IBM a réalisé un chiffre d’affaires de 20,81 milliards de dollars et un bénéfice net par action de 3,50 dollars, contre respectivement 24,05 milliards et 4,12 dollars sur la même période un an avant.