Ce lundi, nous avons décidé de vous présenter l'obligation Tereos Finance Group 1, d'une maturité égale 4 mars 2020 et d’un coupon de 4,25%.
Tereos Finance Group 1 est une structure financière de la coopérative Tereos, premier acteur français dans le secteur du sucre et troisième au niveau mondial. Il est spécialisé dans la transformation de la betterave, de la canne à sucre et des céréales. Le groupe revendique également des positions de leader sur les marchés de l’alcool, de l’éthanol et de l’amidon. Tereos compte 43 sites industriels et 24.000 employés sur quatre continents. Il rassemble également 12.000 associés coopérateurs.
L’emprunt est actuellement disponible à 87,77% du nominal, loin des 100% exigés lors de l’émission en mars 2013. Ce net recul peut s’expliquer par la nature des activités de l’entreprise. Le groupe est en effet touché par la chute des prix du sucre, comme il l’a reconnu lors de la présentation de ses résultats annuels en juin dernier, données à l’appui.
Le chiffre d’affaires sur les douze mois arrêtés au 31 mars a reculé de 8% par rapport à la même période de l’année passée, pour s’établir à 4,3 milliards d’euros. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a chuté de 35% à 453 millions tandis que le résultat net s’est effondré de 90% à 17 millions. Le ratio dette nette sur Ebitda, un indicateur très suivi par les marchés obligataires, s’est lui aussi dégradé à 4,5x contre 2,8x un an avant.
Pour rappel, le ratio dette nette sur Ebitda exprime le nombre d’années nécessaire à une entreprise pour rembourser sa dette à partir de son Ebitda. Le seuil de 5 est en général considéré comme critique. L’entreprise est alors considérée comme trop endettée.
Au premier trimestre de son exercice 2015-2016, l’Ebitda de Tereos s’est encore dégradé incitant l’agence Moody’s a placer la note « Ba2 » du groupe sous surveillance négative, tout comme le rating « Ba3 » de l’emprunt sous revue.
Pour ne rien arranger, Tereos a des activités au Brésil. Il a subi à ce titre la méfiance des investisseurs pour les entreprises exposées à un pays désormais en récession, miné par le scandale Petrobras et qui a vu sa devise s’effondrer face au dollar depuis le début de l’année. Facteur aggravant, la Chine, dont le ralentissement de la croissance économique inquiète un peu plus chaque jour, est un grand consommateur de produits agroalimentaires brésiliens.
Sur le seul mois d’août, l’emprunt est passé de 100% du nominal à près de 84%. Il s’est légèrement repris depuis lors. Mais son rendement de plus de 7% souligne l’importance du risque encouru.