Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Exercice de communication réussi pour Mario Draghi, à l’issue d’une réunion de politique monétaire de la BCE avancée de 24 heures pour cause de sommet extraordinaire de l’UE à Bruxelles (où il sera question d’un éventuel report de plusieurs mois de la date butoir du Brexit, perspective à laquelle Donald Tusk n’est pas opposé) !
Le patron de l’institution et ses collègues se veulent globalement sereins quant à la conjoncture macroéconomique, mais gardent en tête les derniers indicateurs disponibles, qui plaident pour un ralentissement de l’activité.
L’inflation en particulier reste en contraction, mais elle devrait progressivement se redresser cette année, a priori à compter du mois de septembre (la BCE s’était montrée moins précise jusqu’ici).
L’Allemagne, locomotive de l’eurozone, n’en donne pas moins de sérieux signaux de faiblesse, tandis que l’Italie est déjà en phase de stagnation (le FMI vise une hausse anecdotique de 0,1% de son PIB cette année), “mais elle sait ce qu’elle doit faire” – vraiment ? – pour ne pas basculer en récession en 2019.
Une politique toujours accommodante en raison de l’essoufflement allemand
Sans surprise, et pour aller à l’essentiel, Mario Draghi a par ailleurs confirmé que la “politique monétaire devra rester -fortement- accommodante”, aussi ne devrions-nous pas connaître de hausse de taux en 2019. De bonnes dispositions on ne peut plus logique au regard de l’abaissement des prévisions du FMI, en raison notamment des déboires de nos voisins d’outre-Rhin.
Le président de la BCE a également souligné que les menaces tarifaires de Donald Trump (qui a l’intention de taxer Airbus (PA:AIR), comme un fait exprès étant donné les malheurs de Boeing (NYSE:BA), et d’autres produits européens à hauteur de 11 Mds$) affectent la “confiance des marchés”.
Des marchés tellement affectés qu’ils ne sont plus très loin de leurs sommets historiques !
Après +20 à +25% repris par le CAC40 ou encore le Nasdaq en l’espace de 3 mois et 3 semaines, la confiance semble il est vrai en berne… Même constat sur l’obligataire, avec un “10 ans” français qui se détend de -3 points à 0,315% (le “5 ans” cédant quant à lui 3,5 points à -0,275%) et un “Bund” allemand qui affiche – 4 points à -0,035%.
Mais où est donc passé le rendement ?