Les obligations HEMA Bondco décrochent sur le marché secondaire. Les investisseurs exigent désormais près de 14% de rendement annuel pour se positionner sur l’emprunt 6,25% - 2019 du distributeur.
Pour cause, la publication ce mercredi de résultats une nouvelles fois teintés de rouge.
Actif au Pays-Bas, son marché domestique, mais aussi en Belgique, au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Espagne, HEMA a acté une perte nette de 19,5 millions d’euros au premier trimestre. Le chiffre d’affaires s’affiche en légère hausse à 264,4 millions d’euros (+3,2% en glissement annuel) et l’excédent brut d’exploitation chute de 44% à 13,2 millions d’euros.
Dans un communiqué, Tjeerd Jegen, CEO d’HEMA, parle de « résultats décevants » et admet que le groupe n’a pas réussi à faire baisser suffisamment ses coûts opérationnels et augmenter ses marges. En Belgique et au Luxembourg, les ventes sont sous pression tandis que les nouveaux magasins ouverts dans l’hexagone ont contribué à augmenter le chiffre d’affaires. Le marché espagnol serait quant à lui « prometteur ».
Tjeerd Jegen occupe le poste de CEO depuis le mois d’avril, en remplacement de Ronald van Zetten qui a dirigé l’entreprise pendant plus de 12 ans. Jegen a occupé diverses fonctions au sein de plusieurs grands noms du commerce de détail comme Ahold, Metro ou encore Tesco (LONDON:TSCO). Au même moment, HEMA annonçait également la nomination d'Andrew Jennings, ex-CEO des magasins Karstadt, aux fonctions de Président du conseil de surveillance, cet organe chargé de veiller au bon fonctionnement de l'entreprise pour le compte des actionnaires.
78% du nominal...
Si les créanciers obligataires avaient visiblement apprécié l’arrivée de ces deux pointures du secteur de la distribution à l'époque, la publication de ces résultats trimestriels plombent les cours.
L’emprunt HEMA Bondco I BV d’une maturité égale au 15 juin 2019 et au coupon de 6,25% est actuellement disponible à 78% du nominal, contre 84% la veille. Son rendement atteint en conséquence près de 14%.
Si cette ligne obligataire est particulièrement rémunératrice, elle implique de facto un risque élevé, comme l’indique le rating « B » chez Standard & Poor’s. Lors du placement sur le marché primaire il y a un an, l’agence justifiait la notation en catégorie spéculative par le « profil de risque financier très endetté » de l’entreprise.
Précisons qu’Hema Bondco I BV est détenu à 100% par Dutch Lion BV, maison-mère d'HEMA BV. Après s’être chargée de réaliser l'émission obligataire, HEMA Bondco I BV a prêté les fonds à HEMA BV.