Selon des rumeurs relayées par la presse, Quick aurait trouvé acquéreur. L’information n’est pas encore confirmée par Qualium Investissement, le fonds propriétaire de la chaîne de restauration rapide. Sur le marché secondaire, les obligations remontent.
Ce n’était un secret pour personne, Qualium essayait depuis plusieurs mois de se séparer de la chaîne de « fast food », rachetée il y a huit ans pour plus de 700 millions d’euros à la Compagnie nationale à portefeuille d'Albert Frère.
Selon L’Echo, il ne restait que deux candidats en lice: le fonds d’investissement britannique TDR Capital et son homologue américain Oaktree Capital. Ce serait le premier qui aurait remporté la mise.
Toujours selon le quotidien financier, le personnel des bureaux centraux de Quick Restaurants aurait été convié à une réunion ce lundi, au cours de laquelle lui sera dévoilé ‘une grande nouvelle’.
Quick exploite 495 restaurants dont 395 en France, emploie 19.000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires légèrement supérieur au milliard d’euros l'année passée.
Rachat par endettement
Pour rappel, Qualium Investissement, la filiale de la Caisse des dépôts et consignations française, détient 94% de Financière Quick, le holding faîtier du groupe de la chaine de restaurant. Les autres 6% appartiennent au management.
Si à l’entame des discussions, Qualium espérait tirer 800 millions d'euros de la vente, il est fort à parier qu’il en obtienne moins.
Tout d’abord, Quick souffre d’une activité en berne et subit la concurrence de McDonald's (NYSE:MCD) et de Burger King. Numéro 3 en Europe, la chaîne de restaurants a creusé ses pertes au premier semestre et sa part de marché serait passée de 25% à 18% en France.
Par ailleurs, il y a le poids de la dette du groupe. Le rachat avait été financé à l'époque par une opération de type LBO, un montage financier qui permet aux fonds d’investissement (Qualium Investment dans le cas présent) d’acquérir des entreprises par endettement.
En pratique, le fonds apporte une partie de l’argent, mais l’essentiel du montant du rachat est financé par une holding créée pour l’occasion (Financière Quick SAS), qui rachète l’entreprise visée (Quick) et pour cela s’endette. Une fois l'opération bouclée, les cash-flows et les bénéfices de l’entreprise rachetée remontent au holding qui s'en sert notamment pour payer les intérêts sur ses dettes.
C’est ce qui explique qu’encore aujourd’hui, le groupe doive supporter une dette obligataire d’environ 600 millions d’euros, souligne L'Echo.
Les obligations remontent
Concernant les obligations émises dans le cadre de cette opération de type LBO, elles retrouvent quelques couleurs sur le marché secondaire suite aux annonces de rachat. A titre d’exemple, l’obligation d’une maturité égale au 15 avril 2019 se traite aux alentours des 80% du nominal, contre un cours de 75% vendredi à la clôture des marchés.
Cet emprunt propose à son détenteur un coupon dont le montant est calculé sur base du taux Euribor à trois mois, augmenté d’une prime fixe de 475 points de base (4,75%). Pour information, le taux Euribor à trois mois est négatif en ce moment (-0,041%).
L'émission figure au rang des dettes « sécurisées de 1er rang » de l’entreprise et son rating se situe à « B- » chez Standard & Poor’s et « B3 » et Moody’s. La coupure de négociation est de 100.000 euros pour une taille émise de 440 millions. Les conditions d’émission prévoient pour l’émetteur la possibilité de racheter son emprunt de manière anticipative. La première date pour l’exercice possible de ce « call » est fixée au 15 avril 2016, à 100% du nominal.