Depuis le début de l’année, le secteur bancaire est, avec celui des matières premières, la principale source d’inquiétude des investisseurs. La BNP Paribas (PA:BNPP), qui a publié des résultats annuels 2015 impressionnants de l’avis des analystes, semble un peu moins attaquée.
Détenu à hauteur de 10% par l'Etat belge, l’établissement bancaire a généré un bénéfice net de 6,7 milliards d'euros l’année passée et a confirmé ses objectifs pour l’année en cours, notamment en matière de fonds propres. Ces résultats n’ont toutefois pas suffit à rassurer pleinement les investisseurs, dans un climat de méfiance généralisé à l’égard du secteur bancaire européen.
Quand bien même les autorités se bornent à répéter que les exigences réglementaires post-crise financière ont rendu les banques beaucoup plus solides qu’en 2008, les marchés ne semblent en effet pas vouloir l’entendre de cette oreille.
Depuis le 1er janvier, la capitalisation boursière de la BNP Paribas a fondu de 25%. Certes, elle fait mieux que certains de ses pairs comme la Société Générale (PA:SOGN) (-34%) ou la Deutsche Bank (-33%), sans parler des banques italiennes comme la Banca Monte dei Paschi di Siena (-65%).
Baisse des obligations perpétuelles subordonnées
Sur le marché de la dette, les obligations perpétuelles subordonnées de la BNP ont également subit le contrecoup de la défiance à l’égard du secteur bancaire.
A titre d’exemple, l’emprunt perpétuel 4,875% est désormais disponible à l’achat à un cours indicatif de 95% du nominal, contre 102% en début d’année. Partant, son rendement annuel est passé au-dessus de la barre des 5%. L’investissement minimum est fixé à 1.000 euros en nominal avec un rating « BBB- » chez Standard & Poor’s.
Pour rappel, généralement assimilées à du capital, les obligations perpétuelles subordonnées sont beaucoup plus sensibles aux aléas des marchés et aux nouvelles concernant l'émetteur. Par ailleurs, sur ces titres particuliers, un autre facteur vient également accroître sensiblement le niveau de risque. En cas de difficultés financières de l’émetteur, une réduction du coupon distribué, voire même sa suppression, peut être décidée.