Volkswagen (XETRA:VOWG) a déjà perdu près d'un quart de sa valeur boursière depuis que le groupe a reconnu avoir délibérément contourné les normes antipollution du marché américain, et ce sur près d’un demi-million de véhicules. Sur le marché secondaire, les obligations de type subordonnées émises par le géant allemand de l'automobile accusent le coup.
D’après une enquête menée par l'agence fédérale de protection de l'environnement (EPA), Volkswagen aurait doté quelque 482.000 véhicules vendus aux Etats-Unis d'un logiciel sophistiqué, capable de détecter à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution des autorités.
Selon la loi antipollution, Volkswagen risque de se voir infliger une amende de 37.500 dollars par véhicule, soit un total avoisinant les 18 milliards de dollars. Le constructeur allemand devra par ailleurs rappeler les modèles concernés. L'Audi A3, la Beetle, la Golf, la Jetta et Passat, vendus entre 2008 et 2015, ont été évoqués.
"Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public", a déclaré le patron du constructeur allemand au siège du groupe de Wolfsburg, promettant de coopérer avec les autorités américaines "pour établir les faits rapidement et de façon transparente".
L’affaire prend en tout les cas une dimension mondiale. Après le gouvernement sud-coréen qui a convoqué les représentants du constructeur, le ministre des finances français, Michel Sapin, estime nécessaire une enquête « au niveau européen », relate Le Monde.
Tension sur les titres subordonnés
Sur le marché secondaire, les obligations de type « senior » émises par le constructeur allemand sont relativement stables. En revanche, les obligations de type perpétuelles, plus risquées de par leur rang de subordination, accusent le coup.
A titre d’exemple, l’obligation perpétuelle 3,50% se traite désormais à 81% du nominal, contre un cours de 91% à la clôture des marchés vendredi soir. Son rendement annuel jusqu’à la première date de remboursement prévue dans le prospectus en 2030, se voit porté à près de 5%.
Pour rappel, généralement assimilées à du capital, les obligations de type perpétuelles subordonnées sont beaucoup plus sensibles aux aléas des marchés et aux nouvelles intéressant directement l’émetteur.
Par ailleurs, sur ces titres particuliers, un autre facteur vient également accroître sensiblement le niveau de risque. En cas de difficultés financières de l’émetteur, une réduction du coupon distribué, voire même sa suppression, peut être décidée. Si Volkswagen se voyait infliger une amende de 18 milliards de dollars, les investisseurs craignent peut-être que le groupe ne soit contraint d'utiliser cette option. De quoi expliquer la hausse des rendements des obligations perpétuelles subordonnées.