Marchés actions :
Le dossier Grec a été au centre de tous les intérêts cette semaine avec le premier remboursement de 200 millions d’euros d’intérêts par la Grèce au FMI. Les investisseurs ont été attentistes quant à une éventuelle issue sur la situation de la Grèce mais celle-ci, n’est toujours pas à l’ordre du jour. En effet, les membres de l’Union européenne et le FMI restent en désaccord sur de nombreux points ce qui retarde inévitablement l’avancée des négociations.
Malgré les incertitudes persistantes sur la Grèce, les investisseurs ont bien accueilli les annonces économiques publiées pour la zone euro. On note notamment l’activité manufacturière en Zone Euro qui a été révisée à la hausse. Cependant, pour la tendance de la semaine, on note que le scepticisme des opérateurs de marché quant au dossier grec, a pesé sur l’indice phare parisien. En effet, après avoir atteint le seuil symbolique des 5 100 points, le Cac 40 a évolué en territoire négatif et est même repassé en-dessous des 4 900 points. Pour son dernier jour de séance, le Cac 40 bénéficie de la victoire des conservateurs en Grande Bretagne et renoue ainsi de nouveau avec les 5 000 points. Ce matin, l’indice a rebondi aux encablures des 4 887 points et s’est dirigé vers son actuelle résistance 1 fixée à 5 004,89 points. La Bourse de Londres a également profité des bons résultats des élections législatives en Grande Bretagne et a ouvert en nette hausse à 7 002,21 points. Pour rappel, à la dernière clôture, le Footsie a terminé la séance à 6 884,81 points. Avec cette euphorie palpable sur les marchés, il est fort probable que le Dax atteigne rapidement le seuil des 11 500 points. Actuellement le Dax s’adjuge à 11 452 points, soit juste en-dessous de sa résistance 1 fixée à 11 490,83points.
Les indices américains se sont fortement repris hier, alors que les investisseurs attendent avec impatience le rapport sur l'emploi pour le mois d'avril et spéculent toujours sur la date probable du premier relèvement des taux d'intérêt de la Fed.
L’enquête ADP sur l’emploi publiée mercredi a été décevante avec seulement 169 000 créations de postes dans le secteur privé le mois dernier. Les publications plutôt décevantes des dernières semaines laissent suggérer que la Fed pourrait patienter avant de procéder au début de la hausse des taux. Rappelons que deux des critères primordiaux de la Fed pour amorcer ce processus sont l’inflation et l’emploi.
Il faut toutefois nuancer puisque les statistiques sur les inscriptions hebdomadaires au chômage publiées hier laissent pronostiquer pour le chiffre officiel mensuel d’importantes créations d'emplois le mois dernier. Le consensus est optimiste, il est fixé à 220 000 contre 129 000 sur le mois de mars. Les analystes ont indiqué que le marché du travail aurait été en amélioration sur le mois d’avril, malgré une croissance économique modérée. Le nombre d'américains ayant déposé de nouvelles demandes de prestations de chômage a été à un plus bas en 15 ans la semaine dernière, ce qui suggère un élan positif dans l'économie, même si la croissance a trébuché sur le premier trimestre. Les trois principaux indices étaient sur le point de mettre fin à deux séances consécutives de pertes. Les contrats futures sur indices américains évoluent en territoire positif ce matin. Le S&P500 gagnait 0.12% à 2090 points, le Nasdaq 0.28% à 4415 et le Dow Jones 0.17% à 17960.
Les indices américains ont progressé hier soir également grâce à Alibaba et un rebond des actions technologiques. Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Apple (NASDAQ:AAPL) ont donné le plus grand coup de pouce à l'indice S&P500 et au Nasdaq, alors que Yahoo a augmenté de 4,7% à $ 43,64 sur les solides résultats d'Alibaba. Neuf des dix secteurs de l’indice large américain sont dans le vert. Les prix du pétrole ont chuté après avoir touché leur plus haut de 2015 mercredi. Cela a fait décoller les actions de compagnies aériennes et mis la pression sur l’indice de l’énergie qui était en baisse de 1.2%. United Continental a augmenté de 4.4% alors que la compagnie aérienne à la paire d’as a gagné 4.6%
En Asie, les marchés boursiers se redressent après une série de baisses, Shanghai reste pourtant en net repli sur la semaine et la baisse de 6.4% des exportations chinoises annoncée cette nuit ne fait qu’amplifier le phénomène. A Tokyo, l'indice Nikkei gagnait un peu de terrain ce matin, alors que l’euphorie de l’envolée des taux obligataires dans le monde est stoppée.
Forex :
Sur le marché des changes les cours ont été bousculés cette semaine par la publication d’indicateurs décevants en provenance des Etats-Unis qui confirment la fragilité de l’économie américaine et laissent penser que la Réserve fédérale américaine ne devrait pas remonter ses taux si rapidement qu’attendu.
La présidente de la Fed a également rappelé cette semaine que les marchés avaient progressé trop fortement à la hausse au vue de la conjoncture économique. Des propos qui sont venus renforcer les inquiétudes des investisseurs. Le secteur de l’emploi américain a montré des signes de faiblesse avec la publication notamment de l’enquête ADP qui a dévoilé seulement 169 000 nouvelles créations d’emplois dans le secteur non agricole sur le mois d’Avril en baisse contre toute attente alors que les analystes tablaient sur un chiffre proche des 200 000 et le précédent atteignait 189 000.
Ces chiffres font suite à une série de nombreux indicateurs américains décevants ce qui pénalise le billet vert face à ses principales contreparties. Aujourd’hui les investisseurs suivront de près les chiffres sur le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui pourraient confirmer la tendance actuelle. Dans cette attente, la monnaie unique européenne se négocie pour 1,1227 dollar face au dollar américain.
De son côté, la monnaie unique peine à se renforcer, toujours pénalisée par la problématique grecque qui peine à être résolu malgré le remaniement du gouvernement grec pour faire avancer les négociations. Jeudi, Athènes a, à nouveau, rappelé qu’elle ne cédera pas à tout face aux institutions européennes notamment sur le marché du travail et les retraites, des dossiers hautement sensibles. Lundi, les investisseurs suivront également la réunion des ministres des Finances des pays de la zone euro, l’Eurogroupe. Bien que cette réunion ne soit pas décisive pour la Grèce, elle pourrait donner plusieurs indications notamment sur un possible allégement de la dette grecque qui apparait de plus en plus probable.
Les investisseurs ont également largement suivi cette semaine les élections britanniques jeudi à la suite desquelles le parti conservateur mené par David Cameron ressort largement vainqueur alors que les sondages donnaient les conservateurs et travaillistes au coude à coude. Ces résultats soulagent les investisseurs qui craignaient un vote serré qui aurait pu engendrer des incertitudes sur la formation du gouvernement. La devise britannique profite de ces résultats très attendus pour gagner du terrain face à ses principales contreparties notamment la monnaie unique européenne contre laquelle elle se négocie en milieu de journée proche de 0,7278 pence. La tendance est similaire face au billet vert qui se traite pour 1,5443 dollar face à la livre sterling.
Enfin la devise nippone lâche du terrain face au billet vert et à l’euro pour atteindre respectivement 119,99 yens et 134,89 yens.
Matières premières :
Le pétrole de brut continue sa hausse engagée depuis mi-mars. Pendant plus d’une semaine les cours évoluaient entre 56$ en support et 58$ en résistance. Le baril de brut est sorti par le haut de ce canal. Après un appui sur les 58$, le baril de « Light Sweet Crude » échéance juin a réagi positivement, atteignant un plus haut de 62,58$ durant la semaine. Un niveau jamais atteint depuis décembre 2014. Le baril de brut connait une hausse de plus de 30% depuis ses plus bas de l’année 2015. Le baril de Brent de la Mer du Nord continue aussi sa progression atteignant les 67,85$. La prime entre les deux barils s’établit à 7,02$.
En cette fin de semaine, les statistiques de l’American Petroleum Institute de mardi auront été confirmées ce mercredi par l’US Energy Information Administration. La variation des stocks de pétrole de brut aux Etats-Unis s’est révélée être négative. Une baisse de 3,882 millions de barils de pétrole contre une variation positive de 1,9 million de barils la semaine précédente. La dernière variation négative de cette ampleur remonte à septembre 2014. Depuis quelques semaines, la fermeture des puits de pétrole de schistes se fait ressentir sur les cours. L’Arabie Saoudite avait décidé d’inonder le marché de pétrole depuis le début de l’année pour faire baisser les cours du brut et ainsi obliger les producteur de pétrole de schiste de fermer les puits. Depuis que le baril est passé sous les 70$, les producteurs n’ont plus de marges et se voient obligés de cesser leur production. Cette diminution de la production commence à se faire ressentir sur le marché, d’où la remontée depuis quelques semaines des cours du brut.
Tant que les cours sont en dessous des 70$ la production de pétrole de schiste ne pourra être relancée à pleine cadence. De plus, le ralentissement de la Chine, le premier consommateur de pétrole au monde, confirmé par des indices PMI en berne depuis quelques semaines, ne permettra pas au pétrole de remonter la pente de manière immédiate. On peut s’attendre alors dans les prochaines semaines à une stagnation des prix sur les niveaux atteints en cette fin de semaine.
Du côté des métaux précieux, l’once d’or continue sa stagnation. L’once est au-dessus de son support des 1183$ à 1186,8$ en baisse de 0,29% sur la journée. Le PIB américain, pour le premier trimestre, publié la semaine dernière était largement en-dessous des attentes. Cette déconvenue ne poussera pas la Fed à remonter ses taux de manière prématurée. Ces statistiques ne vont pas dans le sens d’une reprise de dynamisme sur l’once d’or.