Sprint dégradé à « B3 » chez Moody’s, les rendements obligataires en hausse
Moody’s a dégradé mardi la note de la dette à long terme de Sprint Corp, l’opérateur de télécommunication américain. L’agence pointe du doigt la compétition féroce dans le secteur de la téléphonie mobile et s’inquiète de la consommation de trésorerie de l'entreprise.
Avec plus de 57 millions d’abonnés, le groupe originaire du Kansas est pour rappel le troisième fournisseur de services mobiles aux Etats-Unis, derrière AT&T Mobility et Verizon Wireless.
Dans un communiqué, Moody’s explique s’attendre à ce que la consommation de trésorerie reste élevée, à ce que la liquidité reste faible et à ce que l’effet de levier augmente. Durant l’été, plusieurs analystes avaient déjà fait part de leurs inquiétudes concernant la consommation de cash de l’opérateur.
L’agence s’inquiète par ailleurs de la capacité de Sprint à refinancer ses grandes échéances de dettes à venir, en l’absence d'un engagement beaucoup plus marqué de sa société mère SoftBank Group Corp, et de l’importance stratégique à long terme de Sprint dans les plans globaux de SoftBank.
SoftBank, l’opérateur japonais, a mis la main sur Sprint il y a deux ans, en s’appropriant 70% du capital de l’américain pour 20 milliards de dollars.
Plus de 8% de rendement pour l’obligation 2020
Sur le marché obligataire, la tension est palpable.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation Sprint d’une maturité égale au 15 août 2020 et au coupon de 7% se traite désormais à 95% du nominal, contre 100% avant l'annonce de la dégardation de rating. Le rendement annuel dépasse en conséquence les 8%.
La coupure de négociation s'élève à 2.000 dollars pour une taille de 1,5 milliard. La devise d'émission implique donc un risque de change. Précisons par ailleurs que le rating de cette ligne obligataire est « B+ » (High Yield) chez Standard & Poor’s.