Moody’s a décidé de dégrader le groupe Tereos de deux crans, à « B1 » contre « Ba2 » avant. L’emprunt Tereos Finance Group 1 subit le même sort, mais tombe d’un niveau, de « Ba3 » à « B1 ». La perspective associée à ces ratings est négative, ce qui signifie qu’un nouvel abaissement est envisageable.
L’agence de notation financière boucle ainsi un processus d’analyse entamé le 17 août dernier sur le groupe Tereos, premier acteur français dans le secteur du sucre et le troisième au niveau mondial.
"La décision reflète nos prévisions d’une performance opérationnelle durablement plus faible (pour Tereos) et un endettement élevé dans des conditions de marché très difficiles", explique Moody’s.
Suite à cette annonce, les investisseurs ont revu à la hausse leur exigence de rendement pour se positionner sur l'obligation Tereos Finance Group 1 (4,25% - 2020), qui affiche désormais un rendement annuel de 9,20%, soit une prime de risque de 900 points de base en regard du taux français de maturité similaire.
Chute des prix du sucre
Spécialisé dans la transformation de la betterave, de la canne à sucre et des céréales, Tereos est particulièrement impacté par la chute des cours sucriers. Ses résultats annuels publiés en juin dernier en témoignaient.
Le groupe annonçait alors un chiffre d’affaires en recul de 8% (à 4,3 milliards d’euros) sur les douze mois arrêtés au 31 mars. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ressortait en baisse de 35% (à 453 millions) tandis que le résultat net s’effondrait de 90% à 17 millions. Le ratio dette nette sur Ebitda, un indicateur très suivi par les marchés obligataires, s’affichait à 4,5x contre 2,8x un an avant.
Pour rappel, le ratio dette nette sur Ebitda exprime le nombre d’années nécessaires à une entreprise pour rembourser sa dette à partir de son Ebitda. Le seuil de 5 est en général considéré comme critique. L’entreprise est alors considérée comme trop endettée.
Au premier trimestre de son exercice 2015-2016, l’Ebitda de Tereos s’est encore dégradé incitant l’agence Moody’s a placer les notes du groupe sous surveillance négative.
Pour ne rien arranger, Tereos a des activités au Brésil. Il a subi à ce titre la méfiance des investisseurs pour les entreprises exposées à un pays désormais en récession, miné par le scandale Petrobras et qui a vu sa devise s’effondrer face au dollar depuis le début de l’année. Facteur aggravant, la Chine, dont le ralentissement de la croissance économique inquiète un peu plus chaque jour, est un grand consommateur de produits agroalimentaires brésiliens.