Faut-il vraiment attendre quelque chose de grand à l'issue du Symposium de politique économique qui se tiendra demain à Jackson Hole ? La Fed va, comme d'habitude, tenir des propos bellicistes et laisser entendre qu'« une éventuelle hausse des taux » avant la fin d'année est possible. Naturellement, cela n'aura jamais lieu, voilà pourquoi les investisseurs sont maintenant très méfiants à l'égard de la Fed et de la normalisation des taux d'intérêt. Le principal problème est que la banque centrale américaine a besoin de l'inflation pour tuer sa dette massive, actuellement au-dessus de 18 000 milliards de dollars US, avant de relever les taux, ainsi que d'un marché du travail solide. Mais, nous pensons que la santé de l'économie américaine est surestimée. En effet, les recettes fiscales pour le chômage, qui visent à assurer le financement des organismes d'État de recrutement par les entreprises, ont diminué au cours des 4 dernières années. Ce fait contredit l'idée selon laquelle l'économie américaine est en fait en train de créer des emplois
En Europe, la BCE mène une politique monétaire très agressive, dépensant environ 1 000 milliards d'euros par an pour stimuler l'économie, alors même que les données récentes sont ressorties à un niveau convenable. L'inflation a augmenté de 0,4% au cours des quatre derniers mois et le PMI reste au-dessus de 50 (ce qui indique une expansion) pour le mois d'août. La BCE fait feu de tout bois alors que, selon les données, l'économie de la zone euro n'est pas en récession.
Du côté du Japon, il est difficile de voir comment les choses peuvent bien finir pour la BoJ. La banque centrale est désormais un acteur majeur pour un tiers des sociétés cotées sur l'indice phare du Japon, le Nikkei 225. En outre, selon les données, le Japon n'est même pas dans un cycle de récession, mais sa politique monétaire est tout simplement immense et les marchés ont déjà commencé à évaluer un relèvement de l'objectif annuel d'achat d'obligations de 80 000 milliards de yens à 90 000 milliards de yens. En ce qui concerne la paire USD/JPY, nous sommes clairement baissiers car, de notre point de vue, la BoJ va perdre tous les gains qu'elle avait à l'époque de l'abenomics. Un objectif de 90 yens pour un billet de dollar à moyen terme est probable.
L'or devrait briller à nouveau (par Arnaud Masset)
L'or a été le principal centre d'attention sur les marchés depuis le début de l'année, les investisseurs étant devenus de plus en plus nerveux au sujet de l'inefficacité apparente des politiques monétaires ultra-accommodantes pratiquées sur les marchés financiers. En effet, les banques centrales ont du mal non seulement à orienter efficacement l'évolution leur monnaie respective, mais aussi à relancer la croissance. Dans ce contexte incertain, les investisseurs se sont tournés vers le métal jaune, augmentant son prix d'environ 30% à environ 1 300 $ l'once. Dans le contexte de faiblesse des perspectives de croissance mondiale et de perte de confiance dans les banques centrales, nous nous attendons à voir l'or poursuivre sa progression sur le long terme, même si l'évolution des cours sera soumise à de fortes fluctuations
EURUSD La paire EUR/USD a inversé les pressions acheteuses pour évoluer près de l'extrémité inférieure du canal haussier. La tendance haussière reste cependant forte. Une résistance majeure se situe à 1,1352 (plus haut du 23/08/2016) puis à 1,1428 (plus haut du 23/06/2016). Un support horaire peut se situer à 1,1286 (canal haussier). Elle devrait grimper à nouveau. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD L'élan affiché par la paire GBP/USD a cassé la résistance qu'implique le sommet du canal. Pour le moment, la dynamique baissière à moyen terme est forte. Elle peut rencontrer une résistance horaire à 1,3372 (plus haut du 03/08/2016). Un support horaire peut se situer à 1,3024 (plus bas du 19/08/2016). La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La paire USD/JPY évolue au-dessus de la marque des 100. La structure technique suggère que la paire accélère son évolution à la baisse. Un support solide se situe à 99,02 (plus bas du 24/06/2016). Une résistance horaire est assurée par la barre des 102,83 (plus haut du 08/02/2016). Les pressions vendeuses devraient se poursuivre. Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF La parie USD/CHF a cassé la résistance des 0,9659 (plus haut du 09/08/2016) après une reprise de l'intérêt acheteur à court terme. Le support horaire situé à 0,9522 (plus bas du 23/06/2016) est visé. La voie est largement libre pour un autre mouvement haussier. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.