Le géant de l'acier ArcelorMittal, leader mondial du secteur, vient de lever 600 millions d’euros sur le marché primaire, montant qu’il s’engage à rembourser dans quatre ans.
Assortie d’un coupon de 4,875%, payable en rythme annuel par le sidérurgiste, l’obligation a été émise sous le pair à 99,64% du nominal, impliquant un rendement annuel à l’émission de 5%. C'est peu ou prou le niveau de rendement proposé actuellement sur le marché secondaire.
Vu sous un autre angle, c’est aussi une prime de 230 points de base en regard du taux de référence du marché, soit près de deux fois plus que ce qu’avait dû proposer le groupe lors de sa dernière émission à échéance similaire.
Entre-temps, la hausse des coûts de financement, en marge de la remontée brutale des taux directeurs, est passée par là, de même que la dégradation de la conjoncture économique.
Les investisseurs ont ainsi pris en compte la flambée des prix de l’énergie qui impacte sensiblement les industriels comme ArcelorMittal (AS:MT). Une inflation qui a d’ailleurs poussé le groupe à fermer deux fours en Allemagne en début de mois, et ce alors que le sidérurgiste se voit également aux prises avec une baisse de la demande.
Autre signe de la dégradation du marché, le groupe avait annoncé son intention de lever entre 500 et 1 milliard d’euros. Le montant levé (600 millions d’euros) ressort donc dans le bas de la fourchette annoncée.
Il se peut aussi que les investisseurs aient été quelque peu réticents dans l’attente d’une accélération de la remontée des taux, ce qui explique le montant levé ou encore la prime d’émission revue en forte hausse.
15 milliards de bénéfices nets
Numéro un mondial de l’acier, ArcelorMittal possède aussi bien des hauts fourneaux que des mines de fer, répartis un peu partout à l’échelle du globe.
Celui qui est aussi l’un des principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre a bouclé son dernier exercice annuel sur un chiffre d’affaires de 76 milliards de dollars, et sur un bénéfice net de 15 milliards.
Il s’agissait du bénéfice le plus élevé dans l'histoire du groupe, issu du rachat en 2006 de l’ancien champion européen Arcelor par le milliardaire indien Lakshmi Mittal. Un exercice qui a par ailleurs mis fin à une décennie en dent de scie, tirée par la flambée des matières premières.