Cet article a d'abord été publié sur FundsWatch.fr
Alors que la réaction positive de contestation post-krach sur les principaux indices actions américains et européens prend une forme désormais hachée et très technique, il apparaît opportun de commencer à pousser le curseur vers davantage de prudence, en cohérence avec le trend primaire, qui reste baissier. Et ce en raison de trois catalyseurs :
1) La pandémie de Covid-19, naturellement : Donald Trump, l’imprévisible, impétueux et colérique locataire de la Maison Blanche est une nouvelle fois à contre temps sur la question épidémique. Il vient seulement de qualifier de « grave » la situation sanitaire aux Etats-Unis. Et après avoir soutenu la liberté revendiquée par de nombreux Américains de ne pas porter de masque, il a, penaud, déclaré qu’il en porterait désormais lui-même un, lorsqu’il lui sera impossible de respecter la distanciation sociale. "We're asking everybody that when you are not able to socially distance, wear a mask." a-t-il tweeté cette nuit… Impensable ne serait-ce qu’il y a quelques jours !
Pour rappel, les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé de la planète avec plus de 140 000 décès causés par le Covid-19. Et les progrès de plusieurs entreprises pharmaceutiques sur la conception d’un vaccin ne répondent pas à la question essentielle : quand disposerons-nous d’un vaccin fiable, bon marché, et commercialisable à un très large échelle ?
2) Les tensions commerciales et plus largement diplomatiques sino-américaines : Même en l’absence d’actualité chaude particulièrement spectaculaire, les tensions demeurent une toile de fond que les investisseurs doivent garder à l’esprit. On notera tout de même le symbole de la fermeture du Consulat chinois de Houston pour « protéger la propriété intellectuelle américaine ». Mike Pompeo, secrétaire d’Etat, en visite diplomatique à Londres hier, n’a pas mâché ces mots en parlant de la « menace » que représente la Chine.
3) Enfin, la traversé à pas de loups d’une période de résultats d’entreprises, avec des écarts au consensus potentiellement importants.
Nous excluons le Nasdaq de cette réflexion, qui constitue un cas à part, dans sa capacité de résilience en environnement tendu.
Alexandre TIXIER