Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le Dow Jones peut-il partir à l’assaut des 31 000 points ? Question d’importance à laquelle Philippe Béchade s’est attaché à répondre.
Donald Trump n’a toujours pas reconnu officiellement sa défaite, mais semble commencer à préparer sa succession. En tout état de cause, il pourra se vanter d’avoir vu le Dow Jones atteindre la marque (hautement symbolique et surtout vertigineuse) des 30 000 points au cours de son mandat. Même si tout indique que l’indice a gagné les 150 points qui lui avaient manqué mi-février précisément en raison de son prochain départ, salué par avance, et plus encore de la mise en place par la Maison-Blanche d’un duo de choc : celui, à la tête de la FED, constitué de Jerome Powell et de Janet « super dove » Yellen.
La formation de ce tandem aura donc propulsé le Dow Jones au-delà des 30 000 points, avec une prometteuse clôture à 30 046 points le 24 novembre dernier et un nouveau zénith historique en intraday à 30 116 points lors de la même séance. Depuis ce jour toutefois, l’indice semble patiner sous les 29 950 points, son ancien zénith du 12 février.
Les statistiques plaident pour un nouveau mois de hausse sur le Dow Jones
L’afflux de liquidités record observé depuis le 9 novembre (on parle de 80 Mds$ de flux vers les actions, et plus précisément vers les valeurs cycliques et celles qui représentent la « value ») n’y change rien, ce tsunami ne parvient pas à hisser l’indice au-delà des 30 000 points plus de quelques minutes. Exactement ce qui s’est produit avant-hier, quand il a culminé à 30 083 points peu après l’ouverture, le temps d’une capture d’écran, avant de rechuter vers les 29 825 points.
Pour autant, les optimistes et autres inconditionnels du « TINA » (« There is no alternative ») ne doutent pas que la phase de consolidation actuelle s’achèvera par une sortie par le haut du corridor compris entre 29 080 et 29 950 points (ou 30 050 points). Une hypothèse d’autant plus crédible que le mois de décembre est haussier huit années sur 10, et systématiquement lorsque le « Dow » a progressé au cours des mois précédents.
Des similitudes inquiétantes avec 1929
Il faut cependant aussi se souvenir que, dans 100% des cas en 135 ans d’histoire, le Dow Jones n’avait encore jamais gagné 15% en ligne droite au cours de la première quinzaine d’un mois de novembre. L’indice n’avait jamais non plus affiché un gain global de 5% lors d’une année de récession…
Quant à la valorisation moyenne des composantes du Dow Jones, elle n’a jamais été aussi élevée depuis… l’année 1929 de sinistre mémoire.
Mais comme il ne faut plus accorder la moindre attention aux « fondamentaux » et se concentrer sur ce que voient et analysent les algorithmes, c’est-à-dire la configuration graphique, une sortie du corridor susmentionné dans le sens de la tendance primaire (archi « bullish ») propulsant l’indice américain vers les 31 000 points est sans doute le scénario à privilégier.
Reste que tant que la résistance des 30 000 ne sera pas (durablement) franchie, le risque de double-top historique février/novembre subsistera. Avec comme premier objectif, sous les 29 000 points, un comblement du « gap » – historique par son ampleur – des 28 432 points du 6 novembre qui serait suivi par un test des 28 325 points, soit 50% de retracement de la hausse de 3 600 points constatée entre le 30 octobre et le 24 novembre.