PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé en légère hausse mercredi et le dollar s'appréciait après la publication d'un indicateur américain venu confirmer la vigueur du marché du travail et donc conforter le scénario d'une hausse de taux aux Etats-Unis dès la semaine prochaine, désormais intégré par les marchés.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,11% (5,48 points) à 4960,48 points. Le Footsie britannique a perdu 0,06% et le Dax allemand a pris 0,01%. L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,13%, le FTSEurofirst 300 de 0,16% et le Stoxx 600 a repris 0,08% après quatre séances consécutives de baisse.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était hésitante, le Dow Jones cédant 0,11% alors que le Nasdaq prenait 0,23%.
Le secteur privé américain a créé 248.000 postes le mois dernier selon l'enquête du cabinet ADP, alors que le consensus Reuters donnait un chiffre de 190.000 seulement.
Cette enquête est considérée comme un bon indicateur de la tendance du marché du travail et elle est publiée à 48 heures du rapport mensuel du département du Travail, très attendu avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, mardi et mercredi prochains.
Le marché estime désormais quasi certain un relèvement d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds" le 15 mars et la principale interrogation porte désormais sur la possibilité d'une accélération du rythme du resserrement monétaire.
Cette perspective n'empêche pas les actions de monter car l'économie est jugée suffisamment solide pour supporter la hausse du loyer de l'argent.
"Même si la Fed relève les taux la semaine prochaine, ils ne seront qu'à 75 points de base, ce qui est historiquement très bas, et l'argent sera toujours considéré comme très bon marché", explique Adam Sarhan, directeur général de la société de gestion américaine 50 Park Investments.
Le dollar poursuit quant à lui sa remontée face à un panier de référence, gagnant 0,3% et se rapprochant du plus haut de deux mois touché jeudi dernier. L'or, pénalisé par l'appréciation du billet vert, se rapproche du seuil des 1.200 dollars.
Aux valeurs en Europe, les financières ont été les principales bénéficiaires des anticipations de remontée des taux, l'indice Stoxx du secteur bancaire prenant 0,78%; à l'opposé, les investisseurs se sont détournés des secteurs généralement recherchés pour leur rendement, comme les services aux collectivités (-0,26%) et l'immobilier (-0,29%).
La baisse des cours des matières premières a parallèlement pénalisé le compartiment de l'énergie (-0,81%) et des ressources de base (-0,63%).
EDF (PA:EDF) (-7,92%) accuse la plus forte baisse du Stoxx 600 après la vente par l'Etat français, son premier actionnaire, de 231 millions de droits préférentiels de souscription dans le cadre de l'augmentation de capital de quatre milliards d'euros lancée mardi.
A la hausse, Adidas (DE:ADSGN) a bondi de 9,42% après des résultats meilleurs qu'attendu et le relèvement de ses prévisions.
Sur le marché obligataire, l'enquête ADP, en confortant le scénario de hausse des taux, a favorisé la remontée des rendements des Treasuries, le 10 ans atteignant son plus haut niveau depuis le 20 décembre à 2,583% et le deux ans son plus haut niveau depuis 2009 à 1,378%.
En Europe, les rendements à cinq et dix ans allemands se sont orientés à la hausse après une adjudication à cinq ans marquée par une demande inférieure à l'offre, tandis que le deux ans touchait un nouveau plus bas à -0,89%. Le rendement à dix ans français a lui repassé le seuil de 1%.
Le baril de pétrole recule après les statistiques hebdomadaires des stocks aux Etats-Unis, qui montrent une hausse plus forte qu'attendu des réserves de brut. Le cours de l'essence monte en revanche, après la baisse la plus marquée des stocks depuis avril 2011.
(Marc Angrand, avec Herbert Lash à New York; édité par Wilfrid Exbrayat)