PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont clôturé en hausse mercredi au terme d'une séance hésitante, le déclenchement formel par le Royaume-Uni du processus de sortie de l'Union européenne ayant ravivé certaines inquiétudes, même si l'événement est avant tout symbolique.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,45% (22,84 points) à 5.069,04 points. Le Footsie britannique a pris 0,41% et le Dax allemand 0,44%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,29%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,33%.
Le CAC, brièvement tombé dans le rouge en milieu de journée, avait inscrit en matinée un nouveau plus haut de près de 20 mois à 5.073,23.
Au moment de la clôture des marchés européens, Wall Street évoluait sans réelle tendance, le Dow Jones perdant 0,23% alors que le Nasdaq prenait 0,19%.
Neuf mois après le vote des Britanniques en faveur du Brexit, May a officialisé la sortie de l'Union européenne en invoquant dans une lettre au président du Conseil européen, Donald Tusk, l'article 50 du traité européen de Lisbonne.
Si elle a fait hésiter les marchés actions pendant une bonne partie de la séance, cette démarche a surtout eu pour effet un accès de volatilité de la livre sterling, qui oscille autour du seuil de 1,24 dollar après avoir évolué entre 1,2474 et 1,2378 selon les données Reuters.
L'euro, lui, a davantage souffert, comme les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro et les valeurs bancaires, des informations de Reuters selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) veillera à ne pas modifier son discours sur la politique monétaire lors de sa prochaine réunion car elle estime avoir été mal inteprétée lors de la dernière en date.
Ce parti pris a remis en cause certaines anticipations de remontée des taux de la BCE et la monnaie unique a touché un plus bas d'une semaine à 1,0741 dollar et un plus bas d'un mois face au yen, à 119,04 selon les données Thomson Reuters.
L'indice Stoxx des valeurs bancaires de la zone euro a quant à lui cédé jusqu'à 1,3% pour finir sur un repli de 0,54%. A Paris, Société générale a abandonné 0,79%.
"Si les anticipations sur les taux diminuent, les revenus nets d'intérêt des banques diminue. Si les taux restent plus bas plus longtemps, les banques auront plus de mal à gagner de l'argent", explique un analyste bancaire qui a requis l'anonymat.
Sur le marché obligataire, le rendement des titres à 10 ans allemands est revenu à son plus bas niveau en trois semaines, à 0,34%, tandis que son équivalent français repassait sous 0,93%.
A la hausse côté actions, London Stock Exchange Group (LON:LSE) a gagné 2,71% après le veto opposé par la Commission européenne au projet de fusion avec Deutsche Börse (+2,35%). L'opérateur boursier britannique a pris acte de la décision et annoncé un plan de rachat d'actions de 200 millions de livres. Leur concurrent Euronext a fini en hausse de 0,93%.
Le pétrole, lui, a amplifié sa progression après les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) américaine, qui montrent une hausse moins marquée qu'attendu des réserves de brut.
Ce facteur a amplifié la hausse déjà favorisée par la diminution de la production libyenne et la perspective d'une prolongation de l'accord de réduction des pompages conclu par l'Opep.
(Marc Angrand, avec John Geddie et Dhara Ranasinghe à Londres, édité par Wilfrid Exbrayat)