PARIS/MADRID (Reuters) - Des centaines de pompiers ont été mobilisés samedi pour combattre des départs de feu dans le sud de la France et en Espagne alors que la canicule continue de battre des records en Europe.
Dans le département du Gard, une soixantaine d'incendies ont brûlé 557 hectares de terrains et détruit plusieurs maisons et véhicules depuis vendredi, a-t-on appris auprès de la sécurité civile. Au plus fort, plus de 700 pompiers ont lutté contre les flammes, appuyés par dix avions bombardiers d'eau.
Quinze pompiers et six gendarmes ont été légèrement blessés, a déclaré samedi à la presse le préfet du Gard, Didier Lauga.
Après des records de température supérieurs à 45°C, qui ont conduit vendredi les autorités à placer quatre départements en "vigilance rouge canicule", 75 départements demeuraient samedi en "vigilance orange". Un record national a été battu vendredi à Gallargues-le-Montueux, dans le Gard, où le mercure a grimpé jusqu'à 45,8° Celsius, selon Météo France.
Un cycliste est décédé dans le Vaucluse en raison de la canicule, a annoncé samedi la préfecture.
"Il s'agit d'un cyclotouriste ayant pratiqué une activité sportive intense, à savoir du cyclisme en montagne, dans les Dentelles de Montmirail", précise-t-elle dans un communiqué.
Le cycliste est décédé dans un centre hospitalier d'Avignon où il avait été transporté dans un état d'urgence absolue.
Les très fortes chaleurs, supérieures à 35°C, ont continué de sévir ce samedi sur une très large partie de la France même si les températures devaient baisser de quelques degrés dans le Sud-Est.
Météo France attendait 39°C à Toulouse et 38°C à Nîmes et Lyon. A Paris, le mercure devrait atteindre les 37°C, soit le jour le plus chaud de cette canicule.
ÉTAT D'ALERTE EN ESPAGNE
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'année 2019 s'annonce comme l'une des plus chaudes jamais enregistrées dans le monde et la période quinquennale 2015-2019 est en passe de battre tous les records de chaleur depuis les premiers relevés scientifiques à la fin du XIXe siècle.
Il est trop tôt pour attribuer avec certitude au changement climatique l'origine de la canicule qui frappe l'Europe mais cette vague de chaleur "correspond parfaitement" aux phénomènes extrêmes liés à l'impact des émissions des gaz à effet de serre, a ajouté vendredi l'agence des Nations unies.
En Grande-Bretagne, la population se préparait à vivre la journée la plus chaude de l'année, avec des températures qui devaient atteindre par endroit les 35°C, selon les prévisionnistes du Met Office.
En Espagne, la barre des 43°C, inhabituelle à cette période de l'année, devrait être franchie pour la quatrième journée consécutive.
Quarante des 50 régions du pays ont été placées en état d'alerte; pour sept d'entre elles, le risque est "extrême".
Plusieurs incendies se sont déclarés dans la province de Tarragone (nord-est). Samedi, ils étaient contenus à 90%, selon le gouvernement de la communauté de Catalogne.
Deux autres incendies importants étaient actifs dans la région de Tolède (centre du pays).
En Italie, la canicule a fait au moins trois décès supplémentaires dans le Centre et le Nord. A Milan, la capitale financière du pays, le nombre de patients admis dans les services d'urgence médicale est en augmentation de 35%.
Des coupures de courant sporadiques ont également été enregistrées, le recours massif aux systèmes d'air conditionné faisant peser une forte tension sur le réseau d'alimentation électrique.
(Gus Trompiz, Myriam Rivet et Sophie Louet à Paris, Jean-François Rosnoblet à Marseille et Joan Faus à Madrid avec Costas Pitas à Londres et Stephen Jewkes à Milan; Henri-Pierre André pour le service français)