La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi (-1,64%), dans un marché sans entrain à la veille du 1er mai, affecté par des indicateurs contrastés aux Etats-Unis et des mauvaises nouvelles en Espagne.
L'indice CAC 40 a perdu 53,47 points à 3.212,80 points, dans un volume d'échanges très peu fourni de 2,241 milliards d'euros, en l'absence de nombreux investisseurs avant un jour férié pour le marché parisien.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,59% et Londres 0,68%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a lâché 1,60%.
"C'est relativement calme. Les opérateurs qui ne sont pas en vacances sont partis faire le pont", résume Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
La baisse du jour s'explique, selon lui, par "un peu de prises de bénéfices après les bonnes séances de la semaine dernière". Le CAC 40 avait pris 1,14% vendredi et 2,43% sur l'ensemble de la semaine écoulée.
Le marché parisien, qui termine le mois d'avril sur une baisse de 6,16%, a rapidement effacé une ouverture dans le vert, pour s'inscrire en baisse, une tendance confirmée dans l'après-midi dans le sillage de Wall Street.
Plusieurs indicateurs aux Etats-Unis ont pesé sur le moral des investisseurs lundi, à commencer par le ralentissement plus fort que prévu de l'activité dans la région de Chicago en avril.
Par ailleurs, la consommation des ménages a nettement ralenti aux Etats-Unis en mars, en dépit d'une légère accélération des revenus le même mois.
En dehors des Etats-Unis, "les incertitudes économiques sont toujours bien présentes au sein de la zone euro", préviennent les analystes de Saxo Banque.
L'Espagne inquiète toujours autant les investisseurs. Madrid a annoncé lundi que son produit intérieur brut avait reculé de 0,3% au premier trimestre par rapport au dernier trimestre 2011, confirmant son retour en récession.
"Cela confirme ce que l'on savait à savoir que l'Espagne ne va pas bien du tout, même si le chiffre est un peu moins mauvais qu'attendu", selon M. Marçais.
Les investisseurs ont finalement été peu aidés par le débat en cours sur la croissance en zone euro. La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué ce week-end préparer un agenda "croissance" pour le sommet européen de juin et la presse espagnole a évoqué un plan Marshall pour l'Europe capable de mobiliser 200 milliards d'euros d'investissement, une initiative démentie par Bruxelles.
"Le marché a déjà progressé sur la relance de la croissance la semaine dernière. Il s'interroge en outre sur le financement et le montage d'un tel plan", explique M. Marçais.
Parmi les valeurs, les titres les plus dépendants de la conjoncture ont fortement reculé à l'image de Schneider Electric (-3,24% à 46,41 euros), Lafarge (-2,82% à 29,46 euros) et Renault (-3,78% à 34,33 euros).
STMicroelectronics (-4,97% à 4,29 euros) a signé la plus forte baisse du CAC 40 après que l'agence de notation Moody's a abaissé la perspective de la note du groupe à "négative" contre "stable".
Les valeurs bancaires ont souffert, à l'image de BNP Paribas (-2,24% à 30,35 euros), Crédit Agricole (-0,79% à 3,88 euros) et Société Générale (-1,65% à 17,86 euros).
Le poids lourd de la cote, Total, a reculé de 1,18% à 36,07 euros, affecté par des commentaires sur le titre. Exane BNP Paribas a réduit son objectif de cours, tout comme Crédit Suisse.
Arkema a cédé 2,46% à 66,91 euros, bien que Crédit Suisse ait entamé son suivi du groupe à "surperformance",
NYSE Euronext a perdu 5,57% à 19,41 euros après avoir fait part d'un fort recul de son bénéfice net au premier trimestre 2012.
Du côté des hausses, Technicolor, valeur sujette à de fortes évolutions, a gagné 13,00% à 1,60 euro.
Séchilienne Sidec a pris 3,27% à 11,53 euros après avoir publié une hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre.
Enfin, Veolia a résisté (-0,27% à 11,07 euros) grâce à une note de la banque HSBC.