par Giancarlo Navach et Stephen Jewkes
LONDRES/MILAN - Le groupe pétrolier Eni a relevé son dividende vendredi et annoncé qu'un rachat d'actions était toujours possible, après avoir relevé ses objectifs de production et de flux de trésorerie à la suite de ses découvertes de pétrole et de gaz.
Dans son plan stratégique 2018-2021, l'entreprise publique précise qu'elle versera un dividende de 0,83 euro par action cette année, contre 0,80 euro pour l'exercice précédent.
Elle a ajouté qu'elle pourrait recourir à un rachat d'actions pour distribuer un excédent de trésorerie.
"Tout le travail des trois, quatre dernières années rapporte enfin des dividendes. C'est une bien plus belle société désormais", dit Alessandro Pozzi, analyste chez Mediobanca (MI:MDBI).
Eni a été la première grande compagnie pétrolière à réduire son dividende il y a trois ans, dans le sillage de l'effondrement des cours du pétrole. Avec le rebond, les compagnies pétrolières cherchent à séduire les investisseurs, leur promettant croissance et primes plus élevées.
En février, le français Total (PA:TOTF) a relevé son dividende et annoncé des rachats d'actions et le britannique BP (LON:BP) a dit reprendre les siens.
Eni a par ailleurs indiqué vendredi qu'il ne diminuerait pas le montant de ses investissements, qui atteindra près de 32 milliards d'euros sur la période 2018-2021.
Il a dit viser une hausse de sa production de 3,5% par an, contre un objectif de 3% dans son plan stratégique précédent. Sa production mondiale devrait augmenter de 4% cette année.
"Pendant la période de ralentissement, nous avons multiplié par trois notre superficie exploitable et c'est un important potentiel dont dispose Eni", a déclaré l'administrateur délégué du groupe, Claudio Descalzi.
Le groupe va augmenter de deux milliards de barils sa production de pétrole et de gaz dans les quatre prochaines années et le flux de trésorerie disponible de ses activités en amont devrait atteindre 22 milliards d'euros sur la période.
Depuis son arrivée en 2014, Claudio Descalzi a rationalisé le groupe, mettant l'accent sur la découverte de gisements de pétrole et de gaz.
Eni, qui tire environ 80% de son chiffre d'affaires de ses activités d'amont, a également l'intention de développer ses activités chimiques, de raffinage et de distribution.
"Nous avons terminé la transformation de nos activités dans le stockage et le transports d'hydrocarbures et d'aval et désormais nous sommes en position de les voir se développer et croître en valeur", a dit Claudio Descalzi.
Des analystes pensent qu'Eni doit développer ces activités afin de se protéger des fluctuations des cours du pétrole.
Le titre a terminé en hausse de 2% à 14,10 euros à la Bourse de Milan, signant l'une des plus fortes hausses de l'indice des grandes valeurs européennes, l'EuroStoxx 50.
(Catherine Mallebay-Vacqueur et Juliette Rouillon pour le service français)