NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a débuté dans le rouge vendredi, face à l'incertitude sur les perspectives économiques mondiales mise en avant par la Réserve fédérale pour justifier le maintien de sa politique monétaire.
Quelques minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones perd 237,78 points, soit 1,43%, à 16.436,96. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 1,2% à 1.966,23 et le Nasdaq Composite cède 1,17% à 4.836,46.
La Fed a argué de la situation économique internationale, de la volatilité des marchés et de la faiblesse de l'inflation jeudi pour expliquer sa décision de ne pas relever ses taux, mais elle a laissé la porte ouverte à une première hausse d'ici la fin de l'année.
Un nombre croissant d'économistes, y compris au sein de grandes banques de Wall Street, s'attendent néanmoins à ce que la banque centrale attende 2016 pour passer à l'action.
"Les investisseurs se demandent à quel point ils doivent s'inquiéter pour la croissance mondiale", résume Jeremy Zirin, responsable de la stratégie actions d'UBS Wealth Management. "La Fed s'est pratiquement octroyé un troisième mandat, sur la croissance mondiale, en plus du marché du travail et de l'inflation."
Les futures de taux d'intérêt suggèrent désormais une probabilité de 21% d'une hausse lors de la prochaine réunion de la Fed, les 27 et 28 octobre, et de 47% pour celle de décembre.
Une enquête menée jeudi par Reuters après les annonces de la Fed montre que 12 des 17 "primary dealers", les établissements spécialistes en valeurs du Trésor habilités à traiter directement avec la banque centrale, s'attendent à une hausse de taux en décembre. Deux autres tablent sur octobre et trois sur mars 2016.
Les valeurs financières, déjà à la peine jeudi, figurent parmi les plus fortes baisses. L'indice S&P du secteur abandonne 1,36%. JPMorgan Chase & Co recule de 2,67%, la plus forte baisse du Dow, tandis que Citigroup cède 2,44% et Bank of America 1,77%.
Parmi les rares hausses, l'éditeur de logiciels Adobe Systems gagne 3,7% malgré des prévisions de résultats inférieures aux attentes des analystes.
(Tanya Agrawal; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)