BERLIN (Reuters) - Les commandes à l'industrie allemande ont un peu moins reculé que prévu en janvier, portées par la demande extérieure, et le repli de décembre est finalement moins prononcé qu'initialement estimé, selon des données publiées lundi par le ministère de l'Economie.
Ces données apportent un soulagement après des prévisions moroses pour le secteur manufacturier de la première économie d'Europe, le ralentissement chinois et les récessions russes et brésiliennes affectant les exportations.
Les commandes à l'industrie allemande ont ainsi diminué de 0,1% sur un mois, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un repli de 0,3%.
Leur recul de décembre a été révisé à -0,2% au lieu de la baisse de 0,7% annoncée en première estimation.
Le ministère de l'Economie précise que les commandes en provenance de l'étranger ont tiré la demande, ce qui atteste, selon lui, du degré élevé de compétitivité de l'industrie allemande. "Cependant, les anticipations dans l'industrie se sont nettement assombries et ne suggèrent qu'une légère reprise", poursuit le ministère.
Les commandes passées depuis l'étranger ont augmenté de 1,0% en janvier alors que celles passées sur le sol allemand ont baissé de 1,6%.
"Cela aurait pu être pire, étant donné les mauvaises nouvelles et les turbulences survenues sur les marchés boursiers en début d'année", estime Dirk Schlotboeller, économiste pour la fédération allemande des chambres de commerce et d'industrie DIHK.
"La vraie déception est la poursuite de la baisse des commandes de l'intérieur", ajoute-t-il, expliquant la hausse des commandes de la zone euro par l'impact positif de la baisse des prix du pétrole.
Le repli général des commandes à l'industrie a essentiellement été le fait de biens intermédiaires, dont les commandes ont reculé de 4,0%, alors que celles passées pour les biens de consommation et les biens d'équipement ont augmenté de respectivement 3,9% et 1,7%.
La prudence des acheteurs à l'égard des produits allemands à conduit certains industriels à retarder leurs investissements, ce qui menace d'entamer la croissance, prévue à 1,7% par le gouvernement cette année.
En 2015, la croissance s'est établie à 1,7%, soutenue par une consommation solide et des dépenses publiques en hausse pour les infrastructures et l'accueil des réfugiés.
(Michael Nienaber; Benoît Van Overstraeten et Julie Carriat pour le service français, édité par Véronique Tison)