Les places européennes sont nettement dans le rouge après la réunion de la BCE et les commentaires de son gouverneur Mario Draghi. Le caractère contrasté des indicateurs macroéconomiques américains n'arrange rien.
Le 'coup de pression' de Mario Draghi, qui a enjoint les pays de la zone euro à accélérer leurs réformes structurelles, et sans doute plus encore l'absence de lancement d'un 'quantitative easing à l'européenne' suivant l'exemple de la Fed, un programme qui s'imposerait aux yeux de certains spécialistes vu la teneur des derniers indicateurs macroéconomiques dans la région, sont durement sanctionnés.
Déjà en repli en début de séance, les marchés actions européens ont en effet nettement creusé leurs pertes dans l'après-midi. A un peu plus d'une demi-heure du clap de fin, le CAC 40 cède 2% et repasse sous le seuil des 4.300 points. Le Footsie 100 et le DAX abandonnent pour leur part respectivement 0,9 et 1%. L'AEX (Amsterdam) fait encore moins bien avec une perte de 1,6%, tandis que le l'IBEX 35 (Madrid) et le Footsie MIB (Milan) reculent de respectivement 2,4 et 3%.
Une fois n'est pas coutume, Mario Draghi a donc fait décrocher les marchés européens, 'coupable' de ne pas avoir annoncé de nouvelles dispositions pour tenter de juguler la menace de la déflation et plus largement de relancer une économie de la zone euro pour le moins fragile et fragilisée. Les principaux taux directeurs de la BCE sont par ailleurs restés inchangés - il devrait en être ainsi pour un certain temps - et Mario Draghi, s'il a fixé un calendrier, n'a fourni aucune précision sur le montant des rachats d'actifs visés par la BCE.
'Au regard de la situation pré-déflationniste de la zone Euro, le marché a été envahi par l'aversion au risque, la phase baissière des marchés actions depuis début septembre se poursuit, constate Vincent Ganne, analyste chez FXCM.
Ainsi la réunion de l'institution et les propos du gouverneur laissent sur leur faim nombre d'investisseurs, même si le statut quo pouvait être jugé prévisible étant donné les mesures annoncées récemment (TLTRO, ABS, abaissement des taux directeurs précités), et force est de constater que Wall Street ne prend pas le relais.
Les marchés actions américains sont en effet en repli après l'annonce d'un recul historique des commandes de produits manufacturés de 10,1% en août, après une progression de 10,5% (chiffre non révisé) le mois dernier.
Supérieure d'un peu moins de 1% à l'estimation des analystes, cette baisse prononcée compense le repli inattendu du nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage (287.000 lors de la semaine close le 27 septembre, contre 295.000 la semaine précédente et environ 297.000 escomptées).
Elle s'ajoute à une énième donnée décevante en zone euro, celle-ci publiée ce matin : la diminution des prix à la production industrielle de 0,1% en séquentiel en août dans la zone euro.
Aucune valeur du CAC 40 ne tire son épingle du jeu et les bancaires sont particulièrement malmenées. Crédit Agricole (PARIS:CAGR) et Société Générale (PARIS:SOGN) décrochent ainsi de respectivement 3,1 et 4,7%. De l'autre côté du Rhin, Commerzbank (XETRA:CBKG) dévisse de 5% et à Amsterdam ING (AMS:ING) cède 4,2%.
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