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SNCF: grève illimitée à l'appel de trois syndicats

Publié le 31/05/2016 12:01
A peu près 60% des TGV est assurée, 50% des Transilien et 45% des Intercités malgré la grèce, selon le ministre des Transports Alain VidaliesAn employee of the France's national state-owned railway company (SNCF) wears a pin reading 'on strike' as they block the access to an oil depot near the Total refinery of Donges, western France, on May 25, 2016 to protest against the government's planned labour law reforms.France has been using strategic fuel reserves for two days in the face of widespread blockades of oil depots by union activists, the head of the oil industry federation said on May 25, 2016. (Photo JEAN-SEBASTIEN EVRARD. AFP)

A peu près 60% des TGV est assurée, 50% des Transilien et 45% des Intercités malgré la grèce, selon le ministre des Transports Alain VidaliesAn employee of the France's national state-owned railway company (SNCF) wears a pin reading 'on strike' as they block the access to an oil depot near the Total refinery of Donges, western France, on May 25, 2016 to protest against the government's planned labour law reforms.France has been using strategic fuel reserves for two days in the face of widespread blockades of oil depots by union activists, the head of the oil industry federation said on May 25, 2016. (Photo JEAN-SEBASTIEN EVRARD. AFP)

Le conflit sur le temps de travail des cheminots se télescope une nouvelle fois avec la fronde contre la loi travail et il se durcit: une nouvelle grève, cette fois illimitée, débute mardi soir à la SNCF à l'initiative des trois premiers syndicats.

Malgré les pressions exercées ces derniers jours par le gouvernement sur l'entreprise pour qu'elle cède à quelques revendications syndicales, la grève s'annonce relativement forte mercredi, puisque seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités et la moitié des TER circuleront, selon les prévisions de la SNCF.

Les TGV ne seront pas épargnés, avec 60% de trains prévus.

Il s'agit de la huitième journée de grève depuis début mars au sein du groupe ferroviaire.

A une dizaine de jours du lancement de l'Euro-2016 de football, le gouvernement et la SNCF font face à un potentiel mouvement dur, sous l'impulsion principalement de la CGT-Cheminots et de SUD-rail (troisième force), très mobilisés également contre la loi travail.

Les négociations sociales dans le rail, dont les bases ont été posées en février par le gouvernement, sont entrées dans leur dernière phase finale.

Au niveau de la branche, elles visent à bâtir une convention collective unique au secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé) en vue de l'ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020. L'UTP (qui regroupe SNCF et entreprises privées) considère désormais la négociation terminée et doit transmettre mardi aux syndicats un projet d'accord, ouvert à signature jusqu'au 8 juin.

Quant aux négociations avec la direction de la SNCF, elles portent sur une réorganisation du travail plus flexible. Un nouvel accord sur le temps de travail est "une nécessité", "j'ai souhaité qu'on accélère" les discussions, a expliqué mardi sur France Inter le Secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, aux manettes des négociations tout le week-end.

Lors de ces tractations, menées uniquement avec les syndicats réformistes (Unsa, CFDT), en présence du DRH de la SNCF, le président de la SNCF Guillaume Pepy "n'a pas menacé de démissionner", a-t-il assuré pour tenter de couper court aux rumeurs.

- Des avancées pour l'Unsa -

Selon la CFDT, le gouvernement a véritablement "forcé la main de l'entreprise". Très satisfait du "relevé de décisions" communiqué lundi, le syndicat (quatrième force) a levé son préavis.

L'Unsa a pour sa part salué de "réelles avancées" pour les cheminots. Mais jugeant les propositions sur la table encore "trop instables", le deuxième syndicat a décidé de maintenir son préavis.

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont été laissés à l'écart de ces négociations de dernière minute

"Mon objectif c'est que lundi prochain les syndicats puissent prendre leurs responsabilités" lors de la prochaine séance de négociation avec la direction, a dit M. Vidalies.

Le texte arraché par le gouvernement à la SNCF consacre, à quelques exceptions près, le maintien des règles actuelles, notamment pour protéger les repos hebdomadaires des conducteurs.

Mais il prévoit aussi la possibilité, pour les seuls syndicats signataires, de négocier des accords dérogatoires lorsque les "conditions économiques locales ou sectorielles particulières le justifient", une "innovation" selon la CFDT.

Dans le secteur des transports, d'autres perturbations sociales sont annoncées dans les jours à venir: jeudi à la RATP à l'initiative de la CGT (rejointe le 10 juin par SUD) pour demander la réouverture des négociations salariales et le retrait du projet de loi travail mais "il n'y aura "pas de perturbation majeure", selon Alain Vidalies.

Dans l'aérien, l'ensemble des syndicats de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) appellent à la grève de vendredi à dimanche pour des revendications purement internes (baisses d'effectifs et renégociation du cadre indemnitaire) si leurs revendications ne sont pas satisfaites, mardi, lors d'une ultime réunion.

Parallèlement, le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire à Air France, a voté pour le principe d'une grève dure en juin, contre certaines mesures de productivité que la direction veut mettre en oeuvre.

Sur le front de l'approvisionnement en carburants en revanche, la situation s'est améliorée au cours du week-end mais dans plusieurs régions, des entreprises de construction étaient en rupture de ravitaillement et tournaient pour certaines au ralenti.

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