La première des quatre offres de reprise de la compagnie maritime en difficulté, la SNCM, a été présentée mardi matin aux représentants des salariés, a constaté un journalistes de l'AFP.
"Ca c'est bien passé", a lâché Daniel Berrebi, l'armateur français de Baja Ferries, qui a présenté aux élus du personnel une offre de reprise pour les lignes en direction du Maghreb, conjointement à une offre de Stef (40%), UNimed (40%) et des transporteurs corses (20%) portant sur les liaisons Corse-continent.
"Mon marché naturel, c'est le Maghreb", a poursuivi l'homme d'affaire dont la société est basée à Miami, le seul à réagir à la mi-journée, confirmant que son entité s'inscrirait dans le pavillon français de premier registre, un point essentiel pour les syndicats.
Début septembre quatre offres, dont l'offre conjointe Baja Ferries et un groupe d'investisseurs autour de Stef, ont été déposées devant le tribunal de commerce de Marseille, qui les examinera lors d'une audience le 25 septembre.
L'offre du groupe corse Rocca (transports routiers, immobilier et traitement des déchets) était présentée en début d’après-midi aux salariés élus de la SNCM, puis devait suivre une autre proposition émanant de la Corse, celle du consortium d'entreprise insulaire, Corsicat maritima (CM), avant la dernière offre qui sera présentée par l'ancien directeur du port de Marseille, Christian Garin, en fin d'après-midi.
Le tribunal de commerce de Marseille avait, le 10 juin, rejeté les trois offres déposées, émanant de Baja Ferries, de Christian Garin, et de Rocca.
Lundi, l'ensemble de ces nouveaux projets de reprise ont été présentés à la Commission européenne en présence des administrateurs judiciaires en charge de la compagnie en redressement judiciaire depuis novembre 2014, MMes Emmanuel Douhaire et Frédéric Abitbol.
"Tous les repreneurs ont présenté hier leurs offres à Bruxelles et ont envisagé les conditions de la +discontinuité+", a indiqué Pierre Sallenave, un des cadres de Baja Ferries, en sortant mardi midi du siège de la SNCM à Marseille.
La "discontinuité économique" entre la SNCM et la future société est la condition posée par les autorités européennes afin d'effacer les 400 millions d'euros réclamés au titre d'aides jugées indûment perçues.
"La commission a posé des questions sur l'organisation du projet Stef", a-t-il ajouté, précisant que la nouvelle entité autour de Stef sera une société qui n'aura aucun lien par rapport à la compagnie Méridionale (CMN dont Stef est actionnaire, ndlr).