Les autorités américaines ont annoncé vendredi le rappel de quelque 5 millions d'airbags Takata supplémentaires équipant des voitures aux Etats-Unis et possiblement défectueux, après la mort accidentelle d'un neuvième automobiliste dans le pays en décembre.
"C'est une crise massive pour la sécurité", a déclaré le porte-parole de l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), Gordon Trowbridge, en assurant qu'il ne s'agissait que "d'estimations" dans l'attente de notifications plus précises de Takata.
Si ces chiffres étaient confirmés, ces 5 millions viendraient s'ajouter aux 23 millions d'airbags (passager et conducteur) déjà objets d'un rappel aux Etats-Unis et équipant 19 millions de véhicules dans le pays.
Le nombre de voitures concernées par cette nouvelle vague n'a pas encore été établi avec précision en raison de possibles doublons avec les rappels précédents, a affirmé le porte-parole de la NHTSA lors d'une conférence téléphonique.
Depuis plusieurs mois, le groupe nippon Takata est au coeur d'un vaste scandale international en raison de ses gonfleurs d'airbags qui explosent même en cas de collision mineure, projetant alors des fragments de métal et de plastique sur le conducteur ou le passager.
En dépit de plusieurs mois d'enquête, l'agence américaine de la sécurité routière n'a pas pu établir la cause de l'avarie mais a identifié deux facteurs à risque pouvant conduire aux ruptures d'airbags: leur ancienneté et une longue exposition à une très forte humidité.
"Nous devons prendre des mesures sans précédent pour résoudre" cette crise, a estimé le porte-parole de la NHTSA, n'excluant pas des "dizaines de millions" de rappels supplémentaires à l'avenir.
Cette nouvelle vague de rappels fait suite à la mort accidentelle en décembre d'un automobiliste en Caroline du Sud au volant d'une Ford modèle 2006.
Il s'agit, au niveau mondial, du 10e décès lié aux airbags Takata et du premier qui ne concerne pas le conducteur d'un véhicule du groupe nippon Honda.
Pour la première fois également, des véhicules Volkswagen (DE:VOWG_p) et Audi seront concernés par des rappels liés aux airbags, a assuré le porte-parole de la NHTSA, sans pouvoir toutefois préciser leur nombre.
D'autres grands constructeurs automobiles étaient eux déjà touchés par ce scandale dont BMW (DE:BMWG), Fiat Chrysler, General Motors (N:GM) ou Ford.
Début novembre, Takata a écopé d'une amende civile sans précédent de 200 millions de dollars aux Etats-Unis, dont 130 avec sursis, et s'est engagé à prendre plusieurs mesures pour changer ses pratiques.
Selon le Wall Street Journal, des employés américains de Takata avaient remarqué dès 2000 que des dysfonctionnements lors de tests d'airbags n'avaient pas été portés à la connaissance de Honda, alors premier client du groupe.
L'affaire Takata est venue s'ajouter à une série de retentissants scandales frappant le secteur automobile aux Etats-Unis, dont les rappels tardifs de General Motors et les moteurs truqués de Volkswagen.