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Attentat déjoué: à La Défense, résigné, "on attend que ça arrive"

Publié le 26/11/2015 13:31
Des soldats patrouillent sur le site de La Défense à Paris, le 25 novembre 2015 (Photo ERIC PIERMONT. AFP)
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Des soldats patrouillent sur le site de La Défense à Paris, le 25 novembre 2015 (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

"Les gens s'affolent, ils sont à cran, on ressent la tension": à La Défense, salariés et passants étaient partagés mercredi entre fatalité et vigilance, sur ce site réputé sensible où un projet d'attentat kamikaze a été déjoué la semaine dernière.

"Finalement, les 20 bagnoles devant le commissariat étaient plus justifiées que ce que je pensais", souffle avec résignation Edouard, 31 ans, cigarette à la main en bas de la tour Société générale.

Défense Peu avant 09H00, les sorties du RER déversent leur flot de passants pressés sous la grande arche de La Défense. Entre manteaux d'hiver et attachés-case, des militaires en armes patrouillent en jetant des coups d'oeil à gauche et à droite. Le long des allées, des camions de police bien visibles.

Avec ses 1.500 sièges sociaux d'entreprises logés dans une forêt de tours, fréquenté chaque jour par 200.000 travailleurs et visiteurs, La Défense, fierté des Hauts-de-Seine à l'ouest de Paris, est le plus grand quartier d'affaires européen. Symbole de la puissance économique française, il se sait depuis un moment exposé à la menace "terroriste".

Or, un carnage y a peut-être été évité de justesse quelques jours après les attentats du 13 novembre dans la capitale: l'organisateur présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud, prévoyait une nouvelle action kamikaze à La Défense, a révélé mardi le procureur de Paris, François Molins.

Rien de surprenant pour la plupart des personnes rencontrées par l'AFP: "On sait très bien que ça va nous tomber dessus, alors on est prudent. A la limite, on attend que ça arrive, pour se dire que comme ça, ce sera fait", lâche une jeune femme qui travaille ici.

"On ressent la tension, les gens sont à cran", abonde Jocelyn, 35 ans. Cette juriste chez Otis n'a pas spécialement "changé ses habitudes", mais a remarqué que les gens évitent de sortir du bureau à l'heure du déjeuner pour aller "notamment au centre commercial".

- Gros manteaux -

Parmi les bâtiments faisant figure de cibles, le centre commercial des Quatre Temps, l'un des plus importants de France. Depuis quelques jours, à l'entrée, la même scène se reproduit dans ce temple du shopping: les sacs à mains sont passés au détecteur de métaux.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, y a fait une visite, mercredi midi, à la fois pour "rassurer les gens" et "continuer à soutenir l'activité économique".

"L'activité économique a souffert les premiers jours, mais le retour à la normale est en cours", a affirmé M. Macron, selon qui l'activité économique accuse une baisse d'environ 13% et 15% près de deux semaines après les attentats.

Nahuel Raul, 31 ans, responsable d'une sandwicherie, se rassure pour sa part d'être "près de la sortie, c'est déjà ça". "On écoute la radio, on regarde en permanence les infos, parce qu'ici, on est au premier sous-sol, et on se dit qu'on ne sera pas forcément au courant s'il se passe quelque chose dans les étages", note-t-il encore.

Pour Marie, 51 ans, voisine du "quartier", qui vient souvent pour "faire les vitrines", "ça fait un peu peur". Avec sa fille et son petit-fils âgé de 10 ans, "maintenant, on évite le ciné et le McDo, et on ne va au centre commercial que le matin: on se dit que s'ils veulent faire une attaque, ils le feront plus tard dans la journée, quand il y aura plus d'affluence".

Dans les transports aussi, régulièrement théâtre d'alerte aux colis suspects, la méfiance a gagné les usagers: "davantage de gens prennent le bus au lieu du métro et du RER", a remarqué Clémentine, 23 ans, à la station La Défense.

La suspicion s'installe. "Par quoi ça passe? On scrute les regards, les attitudes, on essaie de voir s'il y a quelqu'un avec un profil suspect... Les gros manteaux... On juge beaucoup, malheureusement", admet Emeline.

Au pied d'une des tours Total (PA:TOTF), Guy, salarié depuis 35 ans dans l'exploration-production, notamment en Libye, "se sent d'autant plus menacé que Total est présent dans les pays à risques". "Du coup, quand on me demande, je ne dis plus où je travaille, ni quel est mon métier". Lui aussi "regarde" plus que d'habitude autour de lui. "Et surtout à ce niveau-là", dit-il, les mains sur sa ceinture abdominale.

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