Au Medef, le défilé des candidats à la primaire de droite

Publié le 31/08/2016 12:53
Le dirigeant du Medef Pierre Gattaz et François Fillon à l'université d'été de l'organisation pratronale le 30 août 2016 à Jouy-en-Josas (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Le dirigeant du Medef Pierre Gattaz et François Fillon à l'université d'été de l'organisation pratronale le 30 août 2016 à Jouy-en-Josas (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

A trois mois de la primaire, les candidats de droite font cette semaine un détour par l'université d'été du Medef, l'occasion de convaincre sur l'économie, un thème que la plupart d'entre eux veulent voir figurer en bonne place dans leur campagne.

Si Nicolas Sarkozy veut axer sa campagne sur l"autorité" et l'"identité", Francois Fillon, Alain Juppé et Bruno Le Maire misent clairement aussi sur l'économie.

Tous veulent supprimer l'ISF, sortir des 35 heures, baisser les charges, relever l'âge légal de départ à la retraite, couper drastiquement dans les dépenses publiques (entre 85 et 110 milliards d'euros), remettre la TVA compétitivité, diminuer le nombre de fonctionnaires. Ils défendent tous des propositions d'inspiration libérale, avec des nuances.

"Ils convergent vers un certain pragmatisme et font tomber une série de tabous, comme l'ISF", se réjouit Pierre Gattaz, le dirigeant de l'organisation patronale, pour qui la question fondamentale est "la mise en oeuvre" de toutes ces réformes. Il dit ainsi attendre "des engagements forts" de la part des candidats.

La gauche et le PS ne manquent d'ailleurs pas depuis quelques mois de dénoncer le libéralisme économique des candidats: Sarkozy et Fillon, qui ont dirigé le pays lors du quinquennat précédent, mais aussi Juppé, qui s'est cassé les dents sur certaines réformes à Matignon en 1995.

Premier à avoir fait le chemin, mardi, jusqu'à Jouy-en-Josas (Yvelines), François Fillon, l'ex-Premier ministre qui se disait en 2007 "à la tête d'un Etat en situation de faillite", a déjà dévoilé une grande partie de son programme économique, parfois qualifié de "thatchérien".

"Le projet que je propose est un projet de liberté et je veux que la liberté soit au coeur de l'élection présidentielle", a-t-il lancé devant le patronat. Il veut notamment créer une "rupture" et "mettre le paquet sur la baisse des charges" pour ramener le chômage à 7%.

- Un "contre-choc fiscal" dès l'été 2017 ? -

Alain Juppé a lui aussi en ligne de mire l'ambitieux objectif du retour au plein emploi. Le maire de Bordeaux a déjà détaillé ses propositions en la matière dans un livre en mai. A cette occasion, François Fillon avait d'ailleurs vu dans le programme de ce concurrent le sien en version "dégradée".

"Oublier le chômage pendant cette campagne électorale serait une erreur stratégique", expliquait récemment le juppéiste Benoist Apparu. Sur la réforme du code de travail, "il faudra aller beaucoup plus loin que la loi El Khomri", explique Alain Juppé, qui exhorte souvent les lycéens et étudiants rencontrés à créer leur entreprise.

Côté impôt, Nicolas Sarkozy, est le seul à promettre d'emblée une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu de 10%, un "contre-choc fiscal" dès l'été 2017.

"Il faudra baisser les impôts, cela fait partie de mes priorités absolues. Mais attention à cette obsession des chocs qui parfois déstabilisent plus qu’ils ne réforment. Il faudra que ce plan soit ciblé et financé par des économies correspondantes", met en garde Alain Juppé, le favori des sondages.

Entré en campagne il y a une semaine, l'ancien chef de l'Etat met à son crédit sa gestion de la crise financière de 2008. Lors de son premier déplacement de candidat dans le sud, il a expliqué à des agriculteurs qu'il avait mis en place la TVA sociale tardivement précisément en raison de la survenue de cette crise.

Nicolas Sarkozy ne s'est pas rendu au Medef depuis 2007. Alain Juppé y est venu en 2013 et 2014. Bruno Le Maire n'a pas encore détaillé l'ensemble de ses propositions, ce qu'il fera à la mi-septembre.

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