Au Medef, les candidats à la primaire de droite défendent leur programme économique

Publié le 31/08/2016 21:24
L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy (d) et le président du Medef Pierre Gattaz, le 31 août 2016 à Jouy-en-Josas en région parisienne (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy (d) et le président du Medef Pierre Gattaz, le 31 août 2016 à Jouy-en-Josas en région parisienne (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

A trois mois de la primaire, les principaux candidats de droite ont présenté cette semaine aux patrons leurs propositions et méthode mais chacun dans leur style à l'occasion de l'université d'été du Medef privée par ailleurs de la présence d'Emmanuel Macron.

Venu mercredi à la mi-journée, l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, qui mise plutôt sur "l'autorité" et "l'identité" comme thèmes de campagne, a décliné ses mesures dont la plupart figurent dans le livre qu'il a publié la semaine dernière.

Suppression du compte pénibilité, rétablissement de la défiscalisation des heures supplémentaires, exonération des droits de transmission ou encore la suppression de l'ISF... ces mesures ont déclenché quelques applaudissements dans un accueil plutôt réservé.

Les candidats ont de nombreuses propositions en commun, et d'inspiration libérale.

Depuis plusieurs mois, le PS ne manque pas d'ailleurs de dénoncer le libéralisme économique des candidats: Sarkozy et Fillon, qui ont dirigé le pays lors du quinquennat précédent, mais aussi Juppé, qui s'est cassé les dents sur certaines réformes à Matignon en 1995.

Tous veulent supprimer l'ISF, sortir des 35 heures, baisser les charges, relever l'âge légal de départ à la retraite, couper drastiquement dans les dépenses publiques (entre 85 et 110 milliards d'euros), remettre la TVA compétitivité (excepté Sarkozy), diminuer le nombre de fonctionnaires.

"Ils convergent vers un certain pragmatisme et font tomber une série de tabous, comme l'ISF", se réjouit Pierre Gattaz, le dirigeant de l'organisation patronale, et pour qui la question fondamentale est "la mise en œuvre" de toutes ces réformes.

"Je sais ce que je vais faire et comment je vais le faire, je sais que c'est votre angoisse principale", a lancé le candidat Alain Juppé. Arrivé en avance, le maire de Bordeaux après avoir arpenté la foire de Chalons dans la matinée, a déambulé à l'heure du thé dans les allées d'HEC qui abrite traditionnellement l'évènement.

Sans trop entrer dans le détail de ses mesures, il a enfoncé le clou sur "l'identité heureuse". "Travaillons ensemble, faisons-nous confiance, c'est comme cela qu'on redonnera une espérance à notre pays!", a-t-il conclu, recueillant, lui, des applaudissements nourris.

En l'absence du ministre démissionnaire Emmanuel Macron, initialement programmé, les candidats de la droite ont concentré les flashs.

Mais, sur le fond, aucune surprise, aucune annonce des uns et des autres. Le challenger Bruno Le Maire, dans un style stand up travaillé, a redit qu'il irait vite par "ordonnances" s'il arrivait au pouvoir et a reçu un accueil plutôt chaleureux.

Chouchou des patrons, avec un programme parfois qualifié de "thatchérien" et premier a avoir été jusque Jouy-en-Josas (Yvelines) mardi, François Fillon a lui parlé "liberté". "Le projet que je propose est un projet de liberté et je veux que la liberté soit au cœur de l'élection présidentielle", a-t-il lancé.

Il veut lui aussi une baisse des charges et "ramener le chômage à 7%".

- Un "contre-choc fiscal" dès l'été 2017 ? -

Alain Juppé a aussi en ligne de mire l'ambitieux objectif du retour au plein emploi. "Oublier le chômage pendant cette campagne électorale serait une erreur stratégique", expliquait récemment le juppéiste Benoist Apparu. Sur la réforme du code de travail, "il faudra aller beaucoup plus loin que la loi El Khomri", explique aussi Alain Juppé.

Côté impôts, Nicolas Sarkozy, est le seul à promettre d'emblée une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu, un "contre-choc fiscal" dès l'été 2017.

Alain Juppé l'a déjà mis en garde: "il faudra baisser les impôts, cela fait partie de mes priorités absolues. Mais attention à cette obsession des chocs qui parfois déstabilisent plus qu’ils ne réforment. Il faudra que ce plan soit ciblé et financé par des économies correspondantes".

Entré en campagne il y a une semaine, l'ancien chef de l’État et ses soutiens mettent à son crédit sa gestion de la crise financière de 2008.

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