Les dépenses liées aux réfugiés, qui devraient représenter pour le budget de l'Autriche un milliard d'euros en 2016, soit 0,3% du PIB, pourront, en accord avec la Commission européenne, être déduites du calcul du déficit budgétaire, a affirmé lundi le ministre des Finances, Hans-Jörg Schelling.
"La Commission a reconnu que les dépenses pour les réfugiés avaient un caractère extraordinaire et imprévu (...) Il reste à voir techniquement comment cette déduction sera faite, tout de suite ou à la fin de l'exercice, mais il est certain que cela sera déduit", a déclaré le ministre sur la radio publique Ö1.
Une réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro consacrée aux budgets nationaux se tient lundi à Bruxelles dans un contexte d'augmentation des dépenses face à l'afflux de réfugiés en Europe.
M. Schelling a expliqué "qu'à (sa) connaissance, le budget présenté par l'Autriche va être accepté".
Ce budget prévoit en 2016 un milliard d'euros, soit 0,3% du PIB, pour la prise en charge des réfugiés et demandeurs d'asile. L'Autriche, et d'autres pays comme l'Italie, demandent depuis plusieurs mois une dérogation aux règles de déficit budgétaire européen compte tenu de ce contexte particulier.
La Commission a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait assouplir ses règles et prendre en compte la crise migratoire comme une circonstance exceptionnelle justifiant des dérapages budgétaires.
L'Autriche est un des pays de transit des migrants et réfugiés fuyant notamment les violences au Moyen-Orient et en Afghanistan. C'est aussi une destination pour les demandeurs d'asile qui, selon le ministère de l'Intérieur, devraient être 95.000 en 2015 et entre 100.000 et 130.000 en 2016 "si la tendance actuelle se poursuit".
Quelque 20.000 à 25.000 demandes d'asile devraient être acceptées cette année.