La majorité de Valérie Pécresse (LR) au conseil régional d'Ile-de-France a critiqué vendredi la gestion "irresponsable" de l'ancienne majorité socialiste lors du débat d'orientations budgétaires, en présentant "un budget de rupture", qui prévoit notamment de réduire les dépenses de fonctionnement de 120 millions d'euros.
Le vice-président en charge des Finances Stéphane Salini a dénoncé une "situation financière épouvantable", "une impasse financière" liée au passe Navigo créé juste avant les régionales mais "non financé" à hauteur de 300 millions d'euros, et "un budget en trompe-l'oeil", avec un budget qui était "affiché et voté", puis une partie "immédiatement gelée", a-t-il expliqué, promettant en comparaison "un budget sincère".
Il a notamment déploré des dépenses de fonctionnement en hausse de +70% entre 2010 et 2015, et une augmentation de la dette de 71% passée de 3,3 milliards à 5 milliards.
Le budget "de rupture" qu'il a présenté prévoit une baisse de 120 millions du budget de fonctionnement, notamment par le non remplacement des départs en retraite de son personnel et les CDD, la réduction de 10% du budget (110 millions d'euros en 2015) de 29 organismes associés (Agence des espaces verts d'Ile-de-France, Bruitparif, Comité régional du Tourisme, etc), la suppression de subventions accordées aux "associations qui n'ont pas rendu de compte d'activité" (et qui représentent 23 millions de subventions en 2015), et la "lutte contre le gaspillage".
Il prévoit également "un budget de relance de l'investissement" à hauteur de 70 millions d'euros (+4,5%), notamment en faveur des transports, de la sécurité, des territoires ruraux (elle a annoncé le doublement des aides), de l'éducation et de la culture.
L'opposition s'est notamment inquiétée pour les fonctionnaires régionaux, et pour "le principe de solidarité, brisé" , selon Céline Malaisé (Front de gauche). Pierre Serne (EELV) a dénoncé "un pamphlet contre l'opposition", Carlos da Silva (PS) "une agitation politicienne" et des jugements "à l'emporte-pièce".
"Vous ne semblez pas donner une vraie priorité à l'action économique en faveur des entrepreneurs", a jugé Wallerand de Saint Just (FN).
Sans surprise, Jean-Pierre Lecoq, pour le groupe LR a salué "un projet d'une rare ambition", jugeant "urgent de faire beaucoup plus et beaucoup mieux que la précédente majorité" et réclamant notamment "d'en finir avec les attributions de subventions rocambolesques".
Le vote du budget aura lieu en avril.