Un millier d'entreprises ont quitté la Catalogne en 2014 à cause des vélléités d'indépendance de son gouvernement régional, affirme lundi le représentant de grands groupes espagnols et étrangers dans une interview au journal El Mundo.
"Il y a déjà eu des délocalisations, quelque mille entreprises sont parties de Catalogne en 2014 quand la situation était plus hypothétique et plus aujourd'hui que la situation se complique", assure Javier Vega Seoane, président du Cercle des entrepreneurs, fédération patronale représentant une vingtaine de grands groupes espagnols et internationaux, basée à Madrid.
"Il n'y a pas de doute que tous les investissements prévus en Catalogne sont ralentis pour le moment", dont le Cercle représente notamment les banques espagnoles Banco Santander (MC:SAN) et BBVA (MC:BBVA), le géant américain de l'internet Google (O:GOOGL) ou encore le groupe industriel français Alstom (PA:ALSO).
"Aucune entreprise n'aime être sur un territoire où la loi n'est pas respectée", explique-t-il.
Le Parlement régional de Catalogne a adopté lundi 9 novembre une résolution inédite lançant le processus de rupture avec l'Espagne en vue de la création d'une république indépendante et annonçant qu'il ne se soumettrait plus aux décisions de l'Etat espagnol.
La réponse de Madrid ne s'est pas faite attendre et mercredi la Cour constitutionnelle espagnole a suspendu cette résolution parlementaire, dans l'attente d'une décision sur le fond.
"Nous ne pensons pas que le processus de sécession va prospérer, mais s'il prospérait le dommage serait très important", avertit encore Javier Vega Seoane.
Le monde des affaires espagnol a longtemps gardé le silence, au moins en public, dans le bras de fer que se livrent depuis des années Barcelone et Madrid.
Mais le Cercle des entrepreneurs s'était prononcé contre une éventuelle sécession, sortant pour la première fois de son silence avant les élections régionales du 27 septembre en Catalogne, remportées par les indépendantistes, avec 72 sièges sur 135, mais seulement 47,8% des suffrages.