Le groupe Arkéa, regroupement des fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central du , a annoncé mercredi avoir obtenu une large majorité de voix au sein de ses caisses locales pour engager sa sortie de l'ensemble mutualiste.
Sur quelque 330 caisses affiliées à Arkéa, 307 d'entre elles ont participé du 23 mars au 14 avril à un "vote d'orientation".
Au total, 290 caisses se sont déclarées en faveur du projet de scission, soit 94,5% des entitées votantes, revendique la banque dans un communiqué qui ne précise toutefois pas les résultats caisse par caisse, où une majorité simple des voix des administrateurs était requise pour approuver ou non le projet.
Dans le détail, la sortie du groupe a été approuvée par 216 caisses locales sur 221 en Bretagne et 68 sur 80 au sein de la fédération Sud-Ouest.
En Massif Central, seules six caisses sur 30 ont pris part au vote et toutes ont approuvé le projet, dans un contexte particulier de sécession dans la sécession.
Car, depuis l'été 2017, les administrateurs de la fédération Massif Central ont engagé sous l'égide d'un nouveau président une procédure de "convergence" vers le -CM11, groupe rival d'Arkéa qui rassemble 11 des 18 fédérations régionales du groupe.
Opposée à tout divorce avec le reste du groupe, la tête de cette fédération refusait d'organiser un vote à l'échelon de ses caisses locales et a menacé de sanctions celles qui participeraient à la consultation organisée par Arkéa.
Arkéa avait annoncé début janvier le coup d'envoi d'un processus visant à quitter l'ensemble mutualiste pour devenir une banque indépendante.
Une longue liste de différends judiciaires oppose depuis trois ans Arkéa et la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), son organe central, accusée par le premier de vouloir porter atteinte à son autonomie et de favoriser le CM11.
Ce conflit aux multiples rebondissements n'en finit d'ailleurs pas de se complexifier: la CNCM a annoncé ne pas reconnaître les résultats du vote engagé par Arkéa.
La Confédération porte à la fois ses critiques sur le fond de la consultation et sur les modalités pratiques du vote. Sur ce dernier plan, elle rapporte que le vote n'a quasiment jamais eu lieu à bulletin secret et estime que la longue période de la consultation favorise "manœuvres et pressions".
Arkéa dénonce de son côté un "déni de démocratie" de la part de la CNCM et assure s'inscrire dans "un strict respect" des statuts.
La direction d'Arkéa estime désormais que "le processus d'indépendance est engagé de façon irréversible et définitive", selon un document interne adressé aux salariés qu'un journaliste de l'AFP a pu consulter.