Le gouverneur de la Banque de Grèce (BoG) Yannis Stournaras a considéré jeudi que de "forts risques" pesaient cette année sur l'économie grecque, alimentés notamment par "les forces centrifuges" en Europe et la crise des réfugiés.
Selon M. Stournaras, qui s'exprimait devant l'assemblée annuelle des actionnaires de la BoG, les conditions économiques de la Grèce sont actuellement "plus favorables qu'il y a un an", permettant d'envisager "un plus bas de la récession, et une légère reprise de l'économie en deuxième partie d'année".
Pourvu cependant, précise-t-il, que "la stabilité politique demeure et que les incertitudes, qui minent la confiance des investisseurs, soit éliminées".
Mais il voit "de grandes incertitudes et de forts risques" peser sur ces perspectives déjà modestes, alimentés de l'extérieur et de l'intérieur du pays.
Énumérant les risques extérieurs, notamment la crise des réfugiés, les tensions géopolitiques, le ralentissement de croissance, la nervosité des marchés, la crise asiatique et le risque de Brexit, M. Stournaras estime que "ces risques pourraient renforcer les tendances centrifuges dans l'UE et miner la cohésion européenne, au moment même ou les principaux Etats membres de la zone euro semblent avoir des approches fondamentalement différentes sur l'architecture de l'union monétaire".
Sur le plan intérieur, M. Stournaras observe que la reprise repose notamment sur les réformes, et sur une approbation par les créanciers du pays (UE et FMI) de la manière dont la Grèce a commencé à mettre en œuvre le troisième plan d'aide au pays, accepté en juillet dernier par le gouvernement d'Alexis Tsipras.
"L'économie grecque, prévient M. Stournaras, doit d'abord consolider sa position en réglant ses propres problèmes : un pays qui ne parvient pas à suivre les développements européens et reste à la traîne sera le plus durement touché, au cas ou l'environnement mondial prendrait le chemin du pire".
Après avoir perdu 26% entre 2008 et la fin 2013, le PIB grec avait brièvement rebondi en 2014 jusqu'à mi-2015. Mais celle-ci a finalement connu un recul annuel de 0,7%.