MILAN (Reuters) - Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca ont confirmé mardi que la Banque centrale européenne (BCE) estimait leurs besoins en fonds propres à 6,4 milliards d'euros à la lumière des tests de résistance menés par l'autorité de surveillance l'an dernier.
Dans des communiqués quasiment identiques, les deux banques ont dit que la BCE avait indiqué qu'elles pouvaient toutes les deux prétendre à une recapitalisation préventive par l'Etat.
Cette procédure s'appuie sur une exception dans la réglementation en matière de liquidation des banques européennes qui permet d'injecter des fonds publics dans des banques en difficulté, avec une contribution limitée de leurs créanciers.
Deux sources proches du dossier avaient auparavant annoncé mardi que les besoins en fonds propres des deux banques étaient à 6,4 milliards d'euros. L'une d'elles a précisé que la BCE considérait qu'elles étaient solvables, condition essentielle à l'attribution des aides publiques qu'elles ont sollicitées.
Popolare di Vicenza et Veneto Banca ont réclamé une recapitalisation préventive. Cette procédure avait déjà été utilisée fin 2016 pour sauver Banca Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS), la troisième banque du pays, pour une facture de 6,6 milliards d'euros.
Popolare di Vicenza et Veneto Banca, qui figurent toutes deux parmi les dix premières banques italiennes, ont été sauvées l'an dernier par le fonds d'investissement public Atlante.
Elles sont considérées comme le prochain point focal de la lente crise qui consume le secteur bancaire italien, plombé par quelque 360 milliards d'euros de créances douteuses.
L'Italie discute actuellement avec les autorités européennes d'un plan de sauvetage de cinq milliards d'euros pour les deux banques. Pour que l'aide publique puisse être débloquée, Popolare di Vicenza et Veneto Banca doivent être jugées viables et leur plan de restructuration - qui prévoit une fusion des deux établissements - doit être approuvé par Bruxelles.
Un porte-parole de la Commission européenne a dit lundi qu'il avait bon espoir qu'une solution se dégage dans les semaines qui viennent.
Début janvier, les deux établissements avaient présenté une proposition d'indemnisation de dizaines de milliers d'actionnaires individuels mécontents, un plan dont le coût est peut-être le facteur qui les a conduit à se tourner vers l'Etat.
Les deux groupes, en vue d'obtenir une aide publique, souhaitent que cette indemnisation soit acceptée par le plus grand nombre possible d'actionnaires; ces derniers avaient été lesé par l'entrée d'Atlante aux capital des banques .
(Francesco Canepa et Stefano Bernabei, Wilfrid Exbrayat pour le service français)