Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a poursuivi samedi à Cernobbio (nord), où se retrouvent chaque année des dizaines de responsables européens et italiens, sa croisade pour la mise en oeuvre d'un gouvernement de la zone euro.
Le choix est entre aller de l'avant ou renoncer à terme à l'aventure européenne, car le statu quo n'est plus tenable, a expliqué M. Macron lors d'un point de presse en marge de ce "mini Davos" italien.
"La question est de savoir si nous voulons aller plus loin, et dans ce cas cela veut dire plus d'intégration, faire des réformes au niveau national et des transferts au niveau européen", a-t-il déclaré.
Les transferts financiers des Etats les plus riches vers les moins riches ne signifient pas cependant "donner de l'argent à ceux qui ne font pas le travail" indispensable de réformes, "vous ne trouverez jamais de consensus dans la zone euro ou dans l'UE" pour cela, a-t-il expliqué.
Et pour garantir ce système de réformes nationales et de transferts européens, il faut un gouvernement économique qui peut être incarné par un commissaire européen, doté de larges pouvoirs.
Il faut aussi un budget européen conséquent mais qui, dans un premier temps, peut être financé par les ressources financières existantes comme le Mécanisme européen de stabilité (MES).
Dans un entretien avec le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, publié samedi, M. Macron est également revenu sur sa proposition d'un Parlement de la zone euro, affirmant que faute de mouvement, l'Europe sera condamnée au "populisme et aux égoïsmes nationaux".
Le ministre français s'est en outre dit plutôt serein à l'approche des élections en Grèce qui, selon lui, ne devraient pas changer fondamentalement la donne du point de vue européen.
"Il y a une très forte probabilité de voir un vainqueur, quel qu'il soit, en ligne avec les engagements pris par la Grèce", a affirmé le ministre.
"Je ne vois aucune raison, en ce moment, d'être particulièrement préoccupé quant à une volatilité de la situation", a ajouté M. Macron.