Les banques helvète Credit Suisse et britannique Barclays (L:BARC) s'apprêteraient à solder avec les autorités américaines des accusations de malversations sur leurs plateformes de courtage interne ("dark pool") pour un montant cumulé d'environ 150 millions de dollars, selon le Wall Street Journal dimanche.
L'amende, qui serait acquittée auprès du gendarme de la bourse SEC et du ministère de la justice de New York, se monterait à 85 millions de dollars pour le Crédit Suisse et à 60 millions de dollars pour Barclays PLC. La décision pourrait être annoncée lundi, croit savoir le journal.
L'amende du Credit Suisse constituerait un record pour ce qui est des enquêtes sur ces opérations hors-marché, affirme encore le quotidien.
Les deux régulateurs accusent notamment Credit Suisse d'avoir favorisé certains traders au détriment d'autres participants, de ne pas avoir divulgué le prix des actions échangées et de ne pas avoir révélé les règles de fonctionnement de sa plateforme d'échanges.
Les "dark pools", ou places de courtage alternatif, sont des marchés opaques où s'échangent des milliards de dollars par jour en transactions de gré à gré.
Le prix et l'identité du vendeur et de l'acheteur ne sont connus qu'une fois l'opération conclue. Les grandes institutions financières en sont d'importantes utilisatrices: les trois plus importantes de ces plateformes alternatives appartiennent à UBS, Deutsche Bank et Credit Suisse.
Les régulateurs américains enquêtent sur leur transparence et sur les avantages éventuels qu'elles accordent aux traders de haute fréquence, participants utilisant des systèmes automatisés pour échanger des actions instantanément alors que d'autres intervenants n'y ont pas accès.
En janvier, UBS a été condamnée à une amende de 14,4 millions de dollars pour avoir privilégié des traders de haute fréquence.