par Cyril Altmeyer et Tim Hepher
PARIS (Reuters) - Safran (PA:SAF) a annoncé jeudi un net relèvement de ses prévisions de résultats annuels après un premier semestre meilleur que prévu et a dit n'avoir constaté aucune mauvaise surprise à ce stade chez Zodiac Aerospace (PA:ZODC) dont il a pris le contrôle en février.
L'équipementier pour l'aérospatiale et la défense précise ainsi dans un communiqué qu'il vise désormais un bond d'environ 20% de son résultat opérationnel courant (ROC) contre une croissance de 7%-10% auparavant et après une hausse de 2,7% en 2017.
Le groupe vise aussi une croissance organique de son chiffre d’affaires ajusté de 7%-9%, au lieu de 2%-4% et après une hausse de 7,4% l'an passé.
Safran a estimé que la transition entre le moteur CFM56 et son successeur, le LEAP, aurait un impact négatif moins marqué que prévu sur le ROC de ses activités de propulsion, à 100-150 millions d'euros contre 150-200 millions estimés auparavant.
Le groupe a également relevé sa prévision de croissance des activités de services pour les moteurs civils entre 10% et 12% contre 7%-9% auparavant et dit espérer résorber ses retards de livraison de LEAP à la fin de l'année.
Au premier semestre, Safran a dépassé les attentes avec un bénéfice opérationnel courant de 1,39 milliard d'euros (contre un consensus Inquiry Financial de 1,25 milliard) et un chiffre d'affaires de 9,50 milliards (contre 9,48 milliards attendus).
Ces chiffres ont été salués en Bourse, où le titre grimpe de 4,6% à 114,15 euros peu après l'ouverture, signant la plus forte huasse du CAC-40 et du SBF120.
"La capacité de Safran de piloter la transition entre le CFM56 et le LEAP, de rendre l'acquisition de Zodiac satisfaisante, d'éviter toute conséquence négative de l'adoption de l'IFRS15 et d'éviter une détérioration des taux de couverture dollar/euro est remarquable", estime dans une note Sandy Morris, analyste chez Jefferies.
RÈGLEMENT DU DIFFÉREND AVEC DASSAULT
Safran estime que Zodiac Aerospace, qu'il consolide depuis début mars, contribuera en 2018 à hauteur de 260 à 300 millions d'euros à son ROC, de 3,6 à 4,0 milliards à son chiffre d'affaires et de 80 à 120 millions à son cash-flow libre.
"C’est conforme à ce qu’on attendait, il n’y a ni mauvaise surprise ni bonne surprise, c’est assez conforme mais ça reste un véritable challenge", a dit à des journalistes Philippe Petitcolin, directeur général de Safran.
Après le net relèvement de ses perspectives 2018, Safran, précise que l’acquisition de Zodiac devrait améliorer son résultat net par action annuel dans le bas de la fourchette de 5% à 10% précédemment indiquée.
Le pôle d'intérieurs de cabines de Zodiac, largement responsables des retards de livraisons passés, a effacé ses pertes pour afficher un ROC à l'équilibre au premier semestre et Philippe Petitcolin s'est une nouvelle fois dit confiant dans la capacité du groupe à améliorer les marges de cette activité.
"Mais il n’y a pas de magie, c’est simplement du travail quotidien pour pouvoir améliorer chaque élément", a-t-il ajouté.
Safran et Dassault Aviation ont également annoncé un accord à l'amiable, l'équipementier versant 280 millions de dollars (241 millions d'euros) à l'avionneur pour le dédommager des problèmes du moteur Silvercrest qui ont entraîné l'abandon du jet Falcon 5X, remplacé depuis par le 6X.
Cet accord impactera positivement les résultats 2018 de Dassault Aviation, mais ne change pas les perspectives de rentabilité et de génération de cash-flow de Safran, qui précise que le montant de cette indemnité est couvert par les provisions déjà comptabilisées et que le paiement s’étalera sur trois ans à compter de 2018.
Safran tiendra une journée investisseurs le 29 novembre.
(Edité par Pascale Denis)