L'Institut brésilien pour l'environnement (Ibama) a rejeté mardi le projet du groupe pétrolier français Total (PA:TOTF), qui souhaite exploiter le pétrole et le gaz à l'embouchure du fleuve Amazone, considérant les études d'impact environnemental "insuffisantes".
Le projet d'exploration porté par Total "présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation", a signalé l'Ibama, pour qui ces incertitudes "empêchent la poursuite du processus actuel de Total".
Total, qui s'est associé à d'autres sociétés - comme le Britannique BP (LON:BP) et le Brésilien Queiroz Galvao - pour acquérir des zones d'exploration à l'embouchure de l'Amazone, n'a donc pour le moment pas obtenu la permission des autorités nécessaire pour commencer les travaux.
Ce n'est pas la première fois que l'Ibama se prononce à ce sujet. En 2017, l'Institut avait fait de nombreuses observations concernant l'étude d'impact environnemental menée par Total, en particulier sur la potentielle dispersion de polluants dans la zone d'exploration.
Total a de son côté jugé mercredi que "les nouvelles observations formulées par l'Ibama sur notre projet d'exploration dans l’embouchure de l'Amazone ne constituent en aucun cas un rejet de celui-ci".
"Ces échanges réguliers font partie du processus préalable à l'attribution par les autorités locales du permis nécessaire pour engager toute opération. Total va analyser les besoins d'informations complémentaires demandées par l'Ibama concernant l'étude d'impact environnemental du projet et y répondra", a indiqué le groupe dans une déclaration transmise à l'AFP.
"L'embouchure de l'Amazone possède un vaste récif corallien, fondamental pour l'équilibre environnemental car c'est un lieu de reproduction, une source de nourriture et le berceau de diverses espèces marines", avait déjà averti il y deux semaines le procureur d'un Etat fédéral, opposé à toute nouvelle licence d'exploration avant d'être complètement fixé sur l'impact que l'exploitation du pétrole brut peut avoir sur le lieu.
De son côté, l'ONG Greenpeace, qui mène des expéditions scientifiques dans la région, avait affirmé en avril que le récif corallien du fleuve Amazone, découvert en 2016, était plus grand que ce que l'on pensait et s'étendait dans des concessions où Total veut chercher du pétrole.