Le Parlement suédois a adopté mercredi une loi limitant à 105 ans la durée théorique de remboursement d'un emprunt immobilier, afin de juguler la hausse des prix et de l'endettement.
La durée de ces crédits était sans limite jusqu'à cette loi et la tradition est que les ménages les plus solvables remboursent si lentement qu'ils sont voués à mourir encore endettés.
Dans ce système, il revient aux héritiers de rembourser le prêteur, le plus souvent en revendant le logement.
Le régulateur financier avait ainsi calculé en 2013 que la durée moyenne théorique d'un crédit immobilier, s'il en avait une, avoisinait 140 ans.
Plus étonnant et inquiétant: une bonne part des crédits immobiliers en Suède (32% de ceux contractés en 2014) permettent de ne rembourser que les intérêts, sans jamais toucher au capital.
L'idée d'instaurer une durée maximale avait été lancée par le gouvernement de centre-droit lors de ses derniers mois au pouvoir en 2014, puis reprise par son successeur de gauche. Elle doit enfin aboutir avec l'entrée en vigueur le 1er juin d'une loi adoptée mercredi à l'unanimité.
"C'est important que nous ayons une solide culture du remboursement", a justifié le président de la commission des Finances, le député social-démocrate Fredrik Olovsson, cité par le quotidien Aftonbladet.
La règle, valable pour les nouveaux emprunts uniquement, sera alors de rembourser au moins 1% du capital par an pour les emprunts représentant 50 à 70% du prix d'achat. Sachant qu'une exemption lors des cinq premières années est prévue pour les logements neufs, la durée théorique maximale est de 105 ans.
Pour les emprunts représentant 70 à 85% du prix d'achat (le maximum autorisé), l'emprunteur devra rembourser au moins 2% du capital chaque année.
Les banques suédoises ont combattu la règle, estimant qu'elle n'allait pas atteindre ses objectifs.
"Elle n'est pas bonne pour les finances des ménages, puisqu'elle va donner des emprunts plus chers et moins bons. Et elle n'est pas bonne pour la stabilité financière", a affirmé au quotidien financier Dagens Industri le directeur général de l'Association bancaire, Hans Lindberg.
L'inflation dans le logement a fait que les ménages suédois sont parmi les plus endettés d'Europe. Ceux qui ont un emprunt immobilier ont une dette équivalant en moyenne à 366% de leur revenu disponible annuel.