Rideaux de fer tirés, transports publics à l'arrêt, salariés restés à la maison: la métropole de Bangalore, capitale indienne de la high-tech, était paralysée vendredi par une grève générale contre une redistribution de l'eau.
Seules quelques voitures privées circulaient sur les routes normalement embouteillées de la ville. Écoles, échoppes et même administrations affichaient porte close.
Le mouvement a pris corps après une décision de la Cour suprême indienne ordonnant l'Etat méridional du Karnataka - dont Bangalore est la capitale - de relâcher de l'eau d'un barrage sur un fleuve pour abreuver l'Etat voisin du Tamil Nadu.
Situé en aval du cours d'eau, le Tamil Nadu est actuellement en proie à un épisode de stress hydrique.
"Nous donnerons notre sang mais pas l'eau du (fleuve) Cauvery au Tamil Nadu", a lancé Pravin Shetty, un manifestant.
Les pénuries d'eau en Inde constituent des points de friction récurrents entre les différents Etat du pays.
Dans les rues de Bangalore, quelque 5.000 manifestants ont ainsi brûlé pneus et photos de la chef de l'exécutif du Tamil Nadu.
Le Karnataka doit ouvrir ses vannes alors que "nous n'avons pas assez d'eau à boire ou pour l'irrigation", s'est inquiété Vatal Nagaraj, un représentant de la société civile. En l'absence de bus et de taxis, des centaines de voyageurs se retrouvaient bloqués à la gare ou à l'aéroport.
Même les géants des services informatiques Infosys et Wipro avaient donné un jour congé à leurs employés - qui sera néanmoins rattrapé sur le week-end.