Le vice-président de la Catalogne (nord-est), Oriol Junqueras, s'est rendu vendredi à Madrid pour demander une avance financière et éviter tout risque d'impayés, alors même que la région veut franchir une nouvelle étape vers l'indépendance.
Oriol Junqueras devait rencontrer vendredi en fin d'après-midi le ministre du Budget espagnol, Cristobal Montoro, et espérait obtenir une avance de 1,4 milliard d'euros dont le paiement est normalement prévu pour juillet.
Cette réunion intervient au moment où monte l'inquiétude concernant la solvabilité de la région, la plus riche du pays puisqu'elle assure 19% du produit intérieur brut (PIB) mais qui est très endettée. A la fin de 2015, sa dette s'élevait à 72,27 milliards d'euros et représentait 35,3% de son PIB, selon la Banque d'Espagne.
L'agence de notation financière Standard & Poor's a averti début mars qu'elle pourrait abaisser la note de la dette long terme de la Catalogne. Elle est actuellement de "BB-", en catégorie spéculative.
Une autre agence de notation, Moody's, a aussi prévenu le 11 mars qu'elle pourrait revoir en baisse la note de la Catalogne car elle s'inquiète de sa capacité à faire face à ses obligations financières à court terme.
"Les finances catalanes sont tendues", a reconnu un porte-parole de la vice-présidence de Catalogne. De fait, Oriol Junqueras souhaiterait aussi que des prêts à court terme pour un montant de 1,6 milliard d'euros soient convertis en prêts à long terme et assumé par le gouvernement central.
Madrid, via un fonds d'aide aux régions créé en 2012 pendant la crise économique, couvre déjà environ 60% de la dette catalane, selon cette porte-parole.
"Il n'y aura aucun impayé d'aucune administration espagnole", a assuré avant la rencontre le ministre du Budget, qui a promis d'avancer 350 millions d'euros à l'administration catalane.
Ces négociations interviennent au moment même où le Parlement régional catalan, où les indépendantistes sont majoritaires, s'apprête à examiner une loi pour créer sa propre administration fiscale, indispensable en cas d'indépendance.
Sa création s'inscrit dans le projet des indépendantistes de se séparer du reste de l'Espagne à la mi-2017.